Sans surprise, le tribunal de commerce de Marseille a validé lundi 14 septembre la reprise de l’enseigne de meubles Alinea par ses anciens actionnaires Alexis Mulliez, l’actuel P-dg qui détient 15% du capital, et l’association familiale Mulliez (AFM) qui possède les 85 % restant. Il s’agissait de la seule offre évitant une liquidation judiciaire avec la reprise d’un maximum d’emplois même si les conséquences sociales restent importantes.
Plus de 930 postes supprimés et neuf magasins conservés
Dans leur offre de reprise, baptisée Néomarché, les propriétaires d’Alinea ne conservent au final que neuf magasins sur 26. Sont concernés Aubagne où se situe la siège social, Avignon, Blagnac, Grenoble, Herblay, Limoges, Mérignac, Montpellier et Nancy. Le groupe Gifi reprend la boutique de Poitiers et quatre franchisés ne sont pas inclus dans la procédure (Arcachon-La Teste de Buch, Beauvais, Creil et Mantes-la-Jolie). Ce sont plus de 930 postes qui sont supprimés sur les 1 885 employés par le groupe. « Ça fait plusieurs années que le groupe rencontre des difficultés structurelles et non pas conjoncturelles, il y a un effet d’aubaine total », déclare à l’AFP, Nathalie Campagnolo, l’avocate des salariés, évoquant la procédure mise en place le 20 mai d’une ordonnance gouvernementale qui permet jusqu’à fin 2020 à des dirigeants d’entreprise ayant déposé le bilan de se présenter comme acquéreurs.Â
Des reclassements dans la galaxie Mulliez
En signe de bonne volonté, la famille Mulliez accepte de proposer des reclassements dans les différentes sociétés de son groupe. Près de 750 postes seront notamment ouverts chez Auchan et d’autres chez la Fnac, Boulanger ou encore Leroy Merlin. De plus, Néomarché promet de mettre 7 millions d’euros sur la table pour financer les mesures d’accompagnement des salariés non conservés. La chaîne de magasins de meuble a été placée en redressement judiciaire le 18 mai. A ce moment, l’enseigne affichait 62 millions de pertes pour un chiffre d’affaires annuel de 257 millions d’euros. Au total, l’entreprise a perdu 300 millions d’euros entre 2012 et 2019, selon la CGT.