Le jeudi 18 avril dernier, Nicolas Chandellier, directeur général de Carbon, met en scène à la Maison de la Mer à Fos, devant la presse et les partenaires du projet, le dépôt du gros, gros dossier de permis de construire de la giga-usine de production de panneaux photovoltaïques.
Le maire de Fos-sur-Mer, René Raimondi, a réitéré son soutien au projet et s’est félicité de la bonne conduite de la concertation préalable qui s’est déroulée à l’automne 2023. Contrairement au projet d’installation de panneaux solaires du projet HyVence qu’il vient de retoquer, il apprécie avec l’équipe Carbon à la fois la concertation avec les autorités locales, l’emplacement éloigné de la ville et surtout la création attendue de 3 000 emplois. Si tout le monde convient que les planètes sont alignées, la Métropole rappelle qu’il faudra alimenter cette usine en électricité et la ville d’Istres anticipe une forte demande de logements !
Carbon tient effectivement son calendrier dont l’objectif ambitieux est de commencer les travaux en 2025 et de produire les premiers modules photovoltaïques au cours de l’année 2026. Implantée sur les terres du port de Marseille, sur les surfaces réservées depuis 2014 par le projet Piicto, la méga-usine s’installe sur environ 45 hectares dont 30 hectares artificialisés et 24,5 hectares de surface de plancher. Les promoteurs préservent quatre hectares sanctuarisés pour la biodiversité.
Un tour de table de 1,6 milliard à réunir
Si le dépôt de permis est une étape administrative, il est surtout un acte qui fiabilise le projet vis-à-vis des investisseurs potentiels qui devront réunir un tour de table de 1,6 milliard d’euros. Nicolas Chandellier convient que c’est aujourd’hui le travail fondamental de l’équipe.
Nous avons reconstitué ci-dessus, d’après ses propos, le plan de financement de la giga-usine. Si les crédits bancaires seront certainement au rendez-vous, (mais avec une discussion serrée sur les taux), une fois les 800 millions d’euros rassemblés, il reste à trouver des sommes tout à fait considérables auprès de l’État qui est devenu moins généreux et de l’Europe dont les procédures sont des plus complexes.
L’affaire est suivie avec attention. Tous les mois, le préfet réunit les élus pour faire un point d’étape sur les projets industriels du Golfe de Fos en cours. Les dépôts de bilan de fabricants du solaire tant en Allemagne qu’en France ne désarçonnent pas l’équipe Carbon : « C’étaient des assembleurs, nous dit-on, plus que des constructeurs, nous voulons intégrer l’ensemble de la chaîne de production pour avoir une offre réellement européenne.»
« La France, et plus largement, l’Europe, analyse le cabinet Xerfi dans une étude de marché, sont en difficulté dans l’amont de la filière, la fabrication des panneaux qui est largement dominé par la Chine. Des gigafactories devraient toutefois sortir de terre au cours des prochaines années avec pour objectif de renforcer la souveraineté énergétique de l’Europe ».
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