Le maire de Fos-sur-Mer, René Raimondi, annonce dans un communiqué diffusé vendredi 19 avril qu’il demande le retrait total et immédiat du projet HyVence après en avoir informé le porteur industriel historique, Geosel, basé à Manosque. « Ce projet avait du sens en étant 100% vert et circulaire mais il n’est pas question qu’il soit une controverse au sein de la famille fosséenne », tranche ainsi le maire PS, faisant référence aux refus de trois maires des communes voisines (Port-de-Bouc, Saint-Mitre-les-Remparts et Istres).
Néanmoins, la décision s’inscrit en dehors du calendrier officiel. La concertation publique, qui a démarré avec une réunion particulièrement critique vis-à-vis du projet HyVence, menée sous l’égide de la Commission nationale du débat public n’est pas clôturée et doit encore durer jusqu’au 20 mai prochain. Interrogée à ce sujet, la ville n’a pas souhaité faire de commentaire. Le porteur de projet Géosel annonce de son côté prendre « acte de la position du Maire de Fos comme de celles des maires des communes voisines sur le projet HyVence. Nous comprenons que le projet nécessite un réexamen approfondi et ne peut être accepté en l’état. En accord avec la Commission nationale du débat public, nous conduirons à son terme le processus de concertation préalable engagé, dans une démarche d’écoute et de dialogue avec l’ensemble des parties prenantes. »
Le projet HyVence consiste à produire de l’hydrogène renouvelable et bas carbone à proximité immédiate de la zone industrialo-portuaire de Fos-Marseille, pour contribuer à décarboner les activités industrielles et les mobilités lourdes de la région. Il se distingue notamment par l’intégration sur un même site, d’une production photovoltaïque, raccordée aux électrolyseurs, et d’un transport de l’hydrogène vers les principaux sites industriels du bassin via des canalisations existantes. Il a été imaginé pour s’étendre sur les deux étangs de quelque 500 hectares de Lavalduc et l’Engrenier situés aux confins des communes de Fos-sur-Mer, Saint-Mitre-les-Remparts, Port-de-Bouc et Istres.
L’Ouest de la ville étant consacré à l’industrie, nous voulions garder l’Est tel quel
Ces étangs, remplis aujourd’hui de saumure, liquide qui sert de vase communicante avec les hydrocarbures depuis les réserves souterraines de Géosel dans le sous-sol de Manosque, sont idéalement placés entre les zones industrielles de Fos-sur-Mer et Port-de-Bouc.
La concertation publique pour le projet HyVence de Géosel démarrera le 27 mars
Le maire rappelle son opposition initiale au projet. « L’Ouest de la ville étant consacré à l’industrie, nous voulions garder l’Est tel quel, même si les étangs sont d’usage industriel. Pendant cette période, de nombreux porteurs de projets, tels que Carbon, H2V, GravitHY et bien d’autres, m’ont fait prendre conscience de l’importance pour nos enfants de ce grand mouvement de décarbonation qui se présentait devant nous. Le premier enjeu était la lutte contre le réchauffement climatique et ses catastrophes. »
Des négociations déjà en cours
C’est pourquoi, en parallèle de la présentation qui a été faite par le porteur de projet, le maire assure qu’il était « déjà en négociation avancée pour déplacer l’usine d’hydrogène dans la zone industrialo-portuaire. J’étais également en négociation pour l’aménagement du plan d’Aren permettant un passage de notre colline vers Saint-Blaise. J’étais également en négociation concernant le reboisement de ces massifs, dans la lignée de l’intégration paysagère du parc photovoltaïque que j’avais demandée très tôt. »
« Jamais je n’irai contre l’avis des Fosséens » écrit-il. L’édile avait en fin de semaine dernière regretté la tournure que prenait le débat autour de la décarbonation des industries.
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Le projet HyVence face aux oppositions des habitants lors de l’ouverture de sa concertation préalable
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