Banderoles et bruits de casseroles à l’approche des élus municipaux… Les opposants au plan de réfection de la Plaine (6e) s’étaient réunis devant l’Espace Bargemon à Marseille, juste avant le début du conseil municipal. Une énième interpellation à destination des élus locaux sur un projet qui devrait démarrer de septembre 2018 à 2020 et sur lequel les manifestants sont mobilisés depuis deux ans et demi. « C’est un projet fait sans les habitants, sans les commerçants, sans les personnes qui font vivre le quartier, au contraire il est fait à l’encontre de ce qui existe », dénonce Bernard, membre de l’assemblée de la Plaine et habitant du quartier depuis 5 ans.
Le Marseillais tient une pancarte du bilan de ce projet : coupe de presque 100 arbres, 450 stationnements en moins et menace pour les forains de la place. « Si on enlève les voitures sans proposer autre chose, on va voir quels restaurants vont fermer. Une fois qu’ils ferment, les commerçants peuvent plus vendre et c’est tout un système qui va disparaître. On a vu la mairie tuer plusieurs zones commerciales de la Ville [rue de Rome], on n’a pas envie qu’ils viennent tuer aussi notre quartier », s’exclame Bernard qui a peur que le projet concentre les voitures à un seul endroit au lieu de réduire le flux. « En amont, on sait qu’il y a un mépris pour tous les marchés qui depuis deux ans et demi attendent des indications sur ce qu’il va se passer avant et pendant les travaux ».
L’habitant de la Plaine va même jusqu’à dire que « ce type de chantier est fait exprès pour vider les commerces et changer le type de commerces » et, à terme, modifier la population de la Plaine. « On sait déjà que pour les kiosques le loyer après les travaux sera deux fois et demi plus élevé qu’aujourd’hui ! », s’indigne Bertrand. Cependant, l’assemblée de la Plaine n’est pas contre une évolution alternative. « Tous les espaces publics doivent évoluer, on veut qu’ils éclairent, qu’ils améliorent les jeux pour enfants, qu’ils entretiennent les espaces verts… », énumère-t-il.