À l’issue du premier tour des élections législatives, les résultats dans les 11e et 14e circonscriptions des Bouches-du-Rhône confirment le climat favorable à la majorité présidentielle à Aix-en-Provence et autour : Mohamed Laqhila (Modem) et Anne-Laurence Petel (LREM), les deux députés sortants, arrivent une nouvelle fois en tête des suffrages avec respectivement 25% et 30% des voix. Cette confiance renouvelée est toutefois à relativiser : ces scores représentent une régression de 10 et 7 points par rapport à 2017 et les écarts avec les autres candidats sont moins creusés, marquant ainsi comme à Marseille, un recul du camp macroniste. En accord avec la tendance nationale, on remarque également une abstention record sur le territoire : 54% dans la 11ecirconscription et plus 51% dans la 14e.
La macronie et l’extrême-droite au coude-à-coude dans le sud d’Aix-en-Provence
Dans la 11e circonscription, Mohamed Laqhila (Modem) dispose d’une avance moins importante puisqu’il est suivi de près par et Hervé Fabre-Aubrespy du Rassemblement national (23,23%), qui l’affrontera au second tour. Dans une lettre ouverte, il appelle « de la gauche humaniste éclairée et raisonnable, à la droite progressiste » à voter pour lui dimanche prochain, alertant sur « le risque bien réel que [la] circonscription tombe dans la main de l’extrême-droite ». Il devrait notamment parvenir à mobiliser des réserves de voix du côté de l’UDI : Hervé Liberman, ayant obtenu 10,56% des suffrages, a d’ores et déjà appelé « sans hésitation » ses électeurs à « faire barrage à la candidature extrémiste et démagogique du candidat du second tour ». Dans la 14e circonscription, le Rassemblement national ne se qualifie pas au second tour mais une progression du parti est aussi observée : Emeline Coch obtient 16,76% des voix (+ 4 points par rapport à 2017), malgré une deuxième candidature à l’extrême-droite incarnée par Catie Calbet (Reconquête), rassemblant 6,26% des votes.
Une avancée de la gauche dans le nord de la ville
Mais la percée électorale la plus importante demeure celle de la gauche unie. Dans la 11e, Stéphane Salord obtient 22,47% et frôle la qualification avec moins de 1 point d’écart avec le candidat du Rassemblement national : une augmentation de 13 points depuis la dernière élection. De la même manière, Hélène Le Cacheux (Nupes, LFI) obtient 25,8% des suffrages dans la 14e, contre seulement 12,76% en 2017, ce qui lui permet pour sa part de se qualifier au second tour. Celle-ci a toutefois peu de chance de l’emporter en raison du manque de réserves de voix à gauche, contrairement à la députée-candidate Ensemble ! qui pourrait attirer les électeurs Les Républicains (LR), leur candidat ne s’étant pas qualifié.
Les Républicains absents du second tour
Arrivé deuxième en 2017, le candidat LR n’arrive cette année qu’en quatrième position dans la 14e circonscription, avec 12,08%. Dans un communiqué, Michel Boulan regrette le caractère « atone » de la campagne menée par sa famille politique, qui a selon lui « totalement disparu des écrans depuis la présidentielle ». « Il m’était impossible seul et localement de lutter contre des courants nationaux », a-t-il affirmé, justifiant son échec. Dans la 11e circonscription, aucun candidat ne s’est présenté pour ce parti, ce qui reflète d’autant plus de recul des LR à l’échelle locale comme nationale.
Deux face-à-face auront donc lieu dimanche prochain : Mohamed Laqhila (Ensemble !) et Hervé Fabre-Aubrespy (Rassemblement national) s’affronteront dans la 11e circonscription, tandis qu’Anne-Laurence Petel (Ensemble !) et Hèlene Cacheux (Nupes) disputeront le second tour dans la 14e circonscription. Le premier duel devrait être plus serré que le second.
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