Niché sur les hauteurs de Grand Littoral (15e), le parc Foresta se repère de loin depuis l’autoroute grâce à ses lettres monumentales formant le mot “Marseille” à l’entrée de la ville, façon Hollywood. Un vestige laissé par Netflix, du temps où la plateforme de streaming faisait la promotion de la série éponyme – aujourd’hui arrêtée. Le lieu a un temps été occupé par l’association Yes we camp, qui projetait d’y accueillir d’autres associations mais aussi un ranch et une ferme pédagogique. Mais Yes We Camp a rendu les clés en 2022. Aujourd’hui détenu par l’association Résiliance, fondée par Gurvan Lemée, le parc est retourné à l’état de friche.
Une situation qui désole les habitants du secteur. Mais depuis quelques semaines, du neuf semble se passer sur Foresta… qui n’est pas au goût des riverains. C’est une habitante de Saint-Antoine, Géraldine Billon, qui a tiré la sonnette d’alarme sur l’accumulation de tonnes de gravats sur le parc. Dans un courrier envoyé fin mars au maire Benoît Payan et à la maire des 15 et 16e arrondissements Nadia Boulainseur, Géraldine Billon leur demande « d’assumer leur pouvoir de police. » Mardi 2 avril dernier, les habitants réunis au sein du collectif « Foresta Perspectives » ont tenu une conférence de presse pour dénoncer un « carnage écologique » et alerter les pouvoirs publics.
La Ville attend une estimation du coût de Foresta
Interrogée par Gomet’ à l’occasion d’une conférence de presse, mercredi 17 avril, l’adjointe au maire en charge des grands événements Samia Ghali, ex-maire du 15/16, réagit à ces accusations : « Il y a eu une demande de la part du propriétaire. Des aménagements ont été autorisés par les services de l’urbanisme. Tout cela a été fait dans un cadre règlementaire. Malheureusement, à Marseille, quand un lieu n’est pas utilisé, certains se permettent de venir déverser leurs gravats. La Ville a saisi le propriétaire du terrain, Gurvan Lemée, qui doit débarrasser le terrain », veut-elle rassurer. Samia Ghali réitère la volonté de la Ville d’acquérir le parc Foresta pour « faire un grand parc ouvert au public », affirme l’adjointe au maire Samia Ghali, interrogée par Gomet’ à l’occasion d’une conférence de presse, mercredi 17 avril. « Ce rachat est programmé dans le programme pluriannuel d’investissement. Nous attendons l’estimation des Domaines pour évaluer le coût réel du parc. Nous voulons ouvrir le lieu au public, après une concertation avec les habitants, afin de connaître leurs attentes. La volonté politique est là. » Suspendue à l’attente de l’estimation du coût, l’adjointe ne peut cependant pas donner de calendrier pour la concrétisation du projet. Dans un nouveau communiqué, Géraldine Billon affirme que « les citoyens ne veulent pas de constructions sur Foresta. » « Laissez la vue pour tou.te.s, s’il vous plaît. Laissez Foresta tranquille, vous avez déjà fait assez de mal » écrit-elle au nom de Foresta Perspectives.
La flamme olympique passera par Foresta le 9 mai
Dans l’immédiat, les gravats doivent être ôtés avant le passage de la flamme olympique par le parc Foresta, le 9 mai prochain. Samia Ghali confirme que la situation actuelle n’entravera pas le passage de la flamme : « La flamme sera sur les lettres Marseille comme prévu. Les images seront très belles, c’est un lieu symbolique de Marseille », affirme l’élue. Les lettres bénéficieront même d’un coup de pinceau, pour retrouver leur éclat à cette occasion. Cependant, par mesure de sécurité, précise l’adjointe, les festivités ne pourront pas se tenir sur le parc et se feront sur le parking de grand Littoral. Seuls deux porteurs pourront atteindre les lettres. Peut-être que cette visibilité olympique sera l’occasion de donner une nouvelle impulsion à Foresta ?
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