Le projet du nouvel aéroport de Ouagadougou au Burkina-Faso était ambitieux et en 2021 nous y avions consacré un article dans Gomet’. L’Aéroport d’Aix Marseille Provence était le 12 octobre 2021 officiellement associé au projet aux côtés du groupe Méridiam, société à mission (B Corp) spécialisée dans le développement, le financement et la gestion à long terme d’infrastructures publiques durables. Les opérateurs français s’engageaient à investir plus de 220 millions d’euros pour la conception, la construction du nouvel aéroport international burkinabé, à 35 kilomètres de la capitale. Objectif : un million de passagers par an.
L’alignement des astres pour une aventure subsaharienne en ingénierie et gestion de l’Aéroport de Marignane, semblait parfait. Emmanuel Macron avait prononcé le 28 novembre 2017 à Ouaga le discours qui se voulait fondateur de nouvelles relations avec l’Afrique, le pays avait besoin de se désenclaver et le groupe Méridiam est un allié de poids avec des ambitions en Afrique.
Aéroport de Ouagadougou : Ibrahim Traoré voulait “relire” le contrat
Las, le coup d’État du capitaine Ibrahim Traoré en octobre 2022 au Burkina Faso a semé l’inquiétude sur un contrat marqué du sceau de la France. En janvier 2023, Ibrahim Traoré avait déjà « suspendu » le contrat. Il voulait que les textes liant pour 30 années l’État burkinabé aux opérateurs, Méridiam et AMP, soient « relus ». De plus, le décès de 7 personnes causé par l’effondrement d’un bâtiment sur le chantier avait suscité de réactions contre les promoteurs.
L’annonce de la suspension de l’aide française au développement accordée au Burkina-Faso, scelle la fin du contrat de l’aéroport de Ouagadougou. Le gouvernement de transition au Burkina a approuvé le 9 août 2023 en conseil des ministres, la résiliation du contrat de concession de l’aéroport de Donsin.
Selon le communiqué de la direction de la communication du gouvernement burkinabé, « cette résiliation fait suite à plusieurs manquements constatés dans la convention. » Et d’affirmer : « Le partenaire privé devrait exploiter l’infrastructure pendant trente ans avant de la remettre à l’État alors que son apport au projet est dérisoire. Ce qui est inacceptable. Aussi, le régime fiscal appliqué relève des insuffisances. Beaucoup de clauses de cette convention sont contraires aux dispositions réglementaires de l’aviation civile aux plans national et international. Le modèle financier ne garantit pas non plus la pérennité des structures régaliennes de l’aviation civile », a expliqué le ministre Roland Somda. Il rassure l’opinion nationale que le gouvernement dispose actuellement d’alternatives crédibles avec d’autres partenaires pour trouver un modèle de financement au nouvel aéroport de Ouagadougou qui préserve les intérêts de l’État.
Lien utile :
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