Plusieurs amendements au projet de loi agriculture et alimentation ont été votés ou rejetés, entre le vendredi 25 et la nuit du dimanche 27 mai 2018. Les députés ont notamment rejeté l’interdiction des publicités pour les aliments trop gras, trop sucrés, trop salés à destination des enfants. Pour défendre cet amendement, la députée LREM des Bouches-du-Rhône, Anne-Laurence Petel, a tenu à souligner devant l’Assemblée nationale qu’en France, « un enfant sur six est en surpoids ». Elle a également pointé du doigt « le coût pour la société de l’obésité ». « Les industriels usent à l’envi des codes de l’enfance pour influencer les enfants », a-t-elle également affirmé. Cette mesure n’a pas été adoptée. Le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert a justifié son opposition à cet amendement en soulignant « le rôle de régulateur du CSA », qui selon lui peut « travailler sur les contenus, (…) sans que nous ayons besoin d’inscrire des choses par trop contraignantes dans la loi ». .
Un autre sujet a soulevé le débat dans l’hémicycle dans la nuit du dimanche 27 mai au lundi 28 juin : celui du bien-être animal. « La condition animale n’est pas un sujet marginal », estime la députée. Si elle a défendu plusieurs amendements visant à améliorer les conditions de transports des animaux, l’interdiction d’élevage de lapins ou de poules en cage ne sera pas adoptée, comme elle le souhaitait. L’exploitation en cage des poules ne sera interdite que dans les nouveaux élevages. Anne-Laurence Petel « regrette cependant que cet amendement ne pose pas de jalons clairs et s’en remette à la filière avicole. Si nous voulons répondre à l’exigence de monter en gamme et de valeur que nous défendons pour notre agriculture, il est primordial d’évoluer vers des pratiques d’élevages plus respectueuses de l’animal. Les consommateurs eux-mêmes le souhaitent », souligne-t-elle, dans un communiqué diffusé lundi 28 mai. C’est pourquoi, elle continuera à défendre la cause animale dans le cadre de son mandat parlementaire.
REPERES.
Le projet de loi « pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable » a fait son entrée, mardi 22 mai, en séance plénière à l’Assemblée nationale. Le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert y a défendu un projet de loi « équilibré », affirmant que « l’agriculture française doit pouvoir retrouver son esprit de conquête ».
Fruit de cinq mois de discussions entre les différents acteurs du secteur lors des Etats généraux de l’alimentation, le projet de loi s’est donné pour objectif de mieux rémunérer les agriculteurs, promouvoir des choix alimentaires favorables pour la santé et respectueux de l’environnement et de réduire les inégalités d’accès à une alimentation de qualité. 2391 amendement ont été discutés par les députés.