L’Assemblée nationale a adopté vendredi 16 novembre, un nouvel amendement supprimant l’huile de palme de la liste des composants de biocarburants. Conséquence, elle ne bénéficiera plus de la réduction de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP). Ce vote, si elle est confirmé, ne fait pas les affaires de Total. Le pétrolier a prévu d’importer jusqu’à 300 000 tonnes d’huile de palme pour alimenter sa nouvelle bioraffinerie de la Mède. Le projet qui doit démarrer en 2019 pourrait bien être remis en cause. Au printemps dernier, plusieurs voix s’étaient élevées contre l’autorisation d’exploiter délivrée par l’ancien ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot. Pour l’instant, Total n’a pas encore fait de déclaration officielle à l’adoption de cet amendement.
Un amendement « contre-productif » pour le gouvernement
Adoptée par 22 voix contre 20 dans le cadre de l’examen en première lecture du Projet de loi finances (PLF) 2019, cet amendement a été porté par Bruno Milliène, député Modem des Yvelines. Le parti pourtant traditionnel allié de la majorité a voté contre l’avis du rapporteur général et du gouvernement. Ce dernier n’a pas tardé à réagir d’ailleurs au travers de son porte-parole, Benjamin Griveaux : « L’intention est extrêmement louable mais l’effet est totalement contre-productif parce que la mesure va provoquer un report sur le soja, on considère que c’est pire pour la déforestation que l’huile de palme », a-t-jugé lundi sur BFMTV. Il n’a pas manqué de soulevé le risque pesant sur les emplois de la bioraffinerie : « La transition écologique, si on veut qu’elle soit acceptée, on ne peut pas nous dire « il faut écouter les gens » et quand on a 250 ouvriers qui vont se retrouver sur le carreau, dire ça ne compte pas », a-t-il ajouté.
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