De plus en plus de foyers français produisent une partie de leur électricité grâce à leurs propres panneaux solaires. Le phénomène de l’autoconsommation électrique progresse rapidement, avec près de 387 000 installations recensées au troisième trimestre 2023, soit une augmentation de 86 % par rapport à l’année précédente, selon les chiffres d’Enedis.
Développement du photovoltaïque gagnant-gagnant
L’autoconsommation individuelle repose principalement sur des installations sur les toits des habitations et des entreprises. Sa puissance installée, d’environ 2 gigawatts, représente un peu plus d’un dixième du parc solaire photovoltaïque français. Les départements les plus actifs dans ce domaine sont la Haute-Garonne, l’Isère, la Gironde et les Bouches-du-Rhône. L’autoconsommation, étant située sur des zones déjà urbanisées, est considérée comme plus consensuelle que les grandes fermes solaires.
Les arguments économiques et l’indépendance énergétique, notamment en raison de la guerre en Ukraine qui a révélé la dépendance aux hydrocarbures russes, sont souvent mis en avant pour promouvoir cette énergie renouvelable. Richard Loyen, délégué général d’Enerplan, ironise sur le fait que même des “boomeurs” conduisant des 4×4 trouvent aujourd’hui des raisons économiques, plus qu’écologiques, d’adopter le solaire.
L’autoconsommation photovoltaïque permet de réduire sa facture d’énergie
Bien que l’énergie solaire soit intermittente, obligeant les ménages à compléter leur consommation avec un fournisseur externe, produire une partie de leur électricité permet de réduire la facture. Par exemple, autoproduire un quart de la consommation représente une économie notable alors que le prix du mégawattheure dépasse 90 euros en novembre, soit plus du double du prix en 2019.
Un investissement pour les particuliers
De plus, les ménages peuvent revendre leur surplus d’électricité à EDF grâce à un contrat de 20 ans à tarif fixe, réduisant ainsi leur facture de 25 à 30 %, selon Hello Watt. Le temps nécessaire pour rentabiliser une installation solaire est également en baisse, passant de douze à environ neuf ou dix ans, selon Effy.
Toutefois, installer des panneaux solaires reste un investissement important. Une installation de 3 kilowatts-crêtes (kWc), soit environ huit panneaux, coûte entre 8 000 et 10 000 euros, avec une prime d’environ 1 500 euros versée un an après par l’État. Les professionnels du secteur militent pour des prêts à taux zéro et une fiscalité plus favorable, notamment en réduisant la TVA sur ces installations.
Une solution pour les professionnels
Pour les professionnels, l’autoconsommation photovoltaïque est aussi une opportunité, surtout pour les industries gourmandes en énergie. Mais, dans la plupart des cas, les installations sur le foncier des entreprises sont plus complexes et nécessitent l’intervention d’un bureau d’études. Aux bureaux d’études généralistes, s’ajoutent les bureaux d’études spécialisés dans la transition énergétique, comme Aveil. Cette multitude de professionnels ne constitue pas aujourd’hui une situation de rude concurrence tant la demande des professionnels voulant une installation photovoltaïque est supérieure à l’offre des bureaux d’étude.