“Qui a la plus grosse?”, se demandent trois hommes dénudés, les yeux pointés vers le sexe de l’un d’entre eux, sur une affiche de l’entreprise varoise Eden Parquets diffusée l’année dernière. Alors que l’heure est à la dénonciation des violences sexuelles, le ton graveleux d’une telle campagne a de quoi surprendre. Le Jury de Déontologie Publicitaire de l’ARPP (Autorité de Régulation Profesionnelle de la Publicité), après avoir recueilli les plaintes de particuliers estimant que “cette image et l’utilisation de la nudité, dans ce contexte, présentait un caractère choquant, notamment pour un public jeune”, a rendu son avis et donné raison aux plaignants.
S’appuyant notamment sur la recommandation “Image et respect de la personne”, le Jury a conclu à la non-conformité de cette campagne aux principes déontologiques élémentaires. Il a relevé dans son avis, rendu le 13 décembre 2019, que « par une mise en scène de modèles masculins nus dans une posture érotisée, associée à un texte qui renvoie à une représentation stéréotypée de l’homme et de son rapport à la taille du pénis (« Qui a la plus grosse ? »), cette affiche utilise la nudité sans aucun lien avec l’objet de la publicité, qui est de promouvoir la vente de parquets. ….. Ce procédé constitue une instrumentalisation du corps de l’homme le réduisant à la fonction d’objet. »
L’annonceur persiste et signe
Les membres du JDP ont souhaité souligner en outre qu’ils avaient déjà formulé cette analyse lors d’un précédent Avis, publié le 8 janvier 2019, regrettant que l’annonceur persiste à mettre en œuvre un procédé publicitaire que la profession a souhaité proscrire.
Interviewé par nos confrères de Var Matin, le co-fondateur de l’entreprise, Davy Régnier, indique que ce sont ses propres vendeurs qui ont posé sur la photo et revendique un “droit à l’humour” …