Électrique. Voilà l’adjectif qui qualifie le climat de l’entre-deux-tours dans la 12e circonscription des Bouches-du-Rhône. Qualifiés dans un mouchoir de poche pour le second tour, Camille Bal et Eric Diard sont depuis dimanche à couteaux tirés. En ballotage défavorable (23,67%), la candidate LREM a été la première à dégainer les armes face à son adversaire.
Dans un communiqué, Camille Bal dénonce l’attitude « peu louable » du candidat Les Républicains. « Eric Diard et son virulent suppléant [n’ont] d’autre argument que de brandir mon origine franco-turque ou le mensonge de mon absence de droit de vote, alors que tout candidat doit être de nationalité française et démontrer son inscription sur les listes électorales. C’est une fâcheuse tendance que de surfer sur les peurs et les crispations de nos concitoyens », s’énerve l’avocate, investie à Vitrolles par le mouvement d’Emmanuel Macron.
Contacté par nos soins, Eric Diard réfute toute attaque sur l’éligibilité de la jeune femme. « J’ai simplement souligné le fait qu’elle ne pouvait pas voter dans la 12e circonscription, pour la simple et bonne raison qu’elle est inscrite sur les listes électorales d’Endoume », nuance-t-il.
Quant aux charges concernant les ascendances franco-turques de Camille Bal, le Saussetois pointe du doigt la stratégie à « géométrie variable » de cette dernière. « Madame Bal brandit elle-même ses origines ! Il suffit de jeter un coup d’oeil à son site. A Marignane, sa profession de foi est même collée sur les commerces turcs » s’insurge l’ancien député, qui n’hésite pas à répliquer. Selon lui, l’équipe le camp Bal colporterait également des affirmations mensongères sur son parcours professionnel. « Selon elle, je n’aurais jamais eu ma maîtrise de droit, ce qui est complètement faux », confie Eric Diard, qui estime que son adversaire « perd ses nerfs».
S’il (re)devient député, Eric Diard restera élu à la ville de Sausset-les-Pins
Dans cette dernière ligne droite avant le second tour, Camille Bal n’hésite pas à enchaîner les uppercuts pour tenter de mettre KO son adversaire. Après avoir dénoncé des attaques personnelles de la part d’Eric Diard, la candidate s’interroge aussi sur ses mandats. « Mais qui êtes-vous donc M. Eric Diard, le plus vieux politicien de la circonscription ? Actuellement cumulard notoire, vous souhaitez être à nouveau parlementaire, tout en restant « capitaine de l’équipe » de sa ville. »
Une volonté entièrement assumée par Eric Diard en personne. En plus de briguer un siège de député, l’homme est aussi maire de Sausset-les-Pins et vice-Président de la métropole Aix-Marseille-Provence. Et pour cause. Rien ne l’en empêche d’un point de vue juridique. En effet, la loi sur le non-cumul des mandats, ratifiée le 31 mars dernier et qui devrait entrer en vigueur dès juillet, l’empêche certes d’être député-maire… mais pas d’occuper un poste de conseiller municipal. Une brèche que compte bien exploiter le candidat Les Républicains. S’il est élu député ce dimanche, il restera élu à la ville de Sausset-les-Pins. « Je garde les rênes jusqu’en 2020. Les Saussetois me font confiance, je continuerai à m’investir pour eux et à maintenir la cohésion au sein de l’équipe municipale », assure Eric Diard, qui reste confiant pour le second tour.
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