Après plusieurs semaines de tumulte, les marchés financiers ont réagi positivement aux résultats du premier tour des élections législatives lundi matin. La Bourse de Paris a débuté en nette hausse tandis que les prix des obligations montent également, ce qui contribuent à une détente des taux de la dette française.
Deux facteurs sont à l’origine de ce soutien qui reste cependant fragile en raison des incertitudes qui continuent de régner sur la composition de la future Assemblée nationale la semaine prochaine.
La Bourse de Paris avait beaucoup perdu du terrain ces dernières semaines depuis l’annonce de la dissolution par Emmanuel Macron. L’indice CAC 40 se situait encore à près de 8 000 points à la veille du premier tour des élections européennes. Il se négociait lundi matin à l’ouverture en hausse de 2,5%, à 7 665 points.
Le taux de l’obligation du Trésor français à 10 ans, qui évolue en sens inverse de son prix et véritable référence pour les marchés financiers, reculait de trois points de base (-0,03 points de pourcentage), à 3,27% après avoir bondi de 14 points de base (+0,14 point de pourcentage) au cours du mois écoulé.
Les marchés de la dette redoutaient l’éventualité d’un Rassemblement national omnipotent à l’Assemblée nationale ou d’une percée forte de la gauche, couplée à un effondrement de la République en Marche, en raison des programmes jugés dépensiers des deux camps.
Mais cette hypothèse semble s’éloigner. Le Rassemblement national pourrait ne pas disposer de la majorité absolue tandis que le Nouveau front populaire ne devrait avoir qu’un rôle limité dans le nouveau parlement et ne pourra en tout cas pas gouverner.
L’exemple de Draghi en Iralie
Un analyste britannique souligne que les résultats actuels et les projections en sièges « réduisent clairement les risques de dérapage budgétaire » qui affolent les créanciers d’un pays déjà lourdement endetté.
Il estime toutefois que la volatilité sur les marchés pourrait demeurer en fonction de l’évolution des alliances qui seront décidées cette semaine alors que la probabilité d’une majorité absolue du Rassemblement national n’est pas encore totalement exclue.
Mais selon lui ,c’est pour le moment le scénario de l’impasse politique et de la probabilité d’un gouvernement technocratique qui s’accroît, comme ce fut le cas en Italie avant l’élection de Giorgia Meloni avec la nomination au poste de Premier ministre de l’ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi.
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