Le premier tour des élections législatives anticipées du 30 juin 2024 marque un tournant majeur dans la politique française. En prévision du second tour le 7 juillet, où le RN pourrait obtenir une majorité absolue selon certaines projections en sièges, les leaders politiques locaux ont réagi aux résultats.
Renaud Muselier promeut « la logique du tri sélectif »
Alors que le Rassemblement national a largement dominé le premier tour des législatives, le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, pense pouvoir « éviter le saut dans l’inconnu », sans toutefois demander aux candidats LR de se retirer en cas de triangulaire au second tour. Renaud Muselier affirme qu’il soutiendra les candidats de la majorité présidentielle et de LR là où ces derniers « ont une chance de l’emporter ». En revanche, dans toutes les autres situations, malgré un « mot d’ordre (…) simple et sans ambiguïté », le président de Région reste évasif. Bien qu’il ne souhaite « pas une seule voix pour les extrêmes, à commencer par le Rassemblement National », Renaud Muselier appelle à une « logique du tri sélectif (…) autour de principes clairs » lorsqu’il s’agit de la gauche : « Pas une voix pour ceux qui battent en brèche la laïcité », déclare-t-il, « ni pour les militants du communautarisme, les antisémites, les VRP du Hamas, ou ceux qui, par amateurisme ou idéologie, s’opposent au progrès de nos territoires ».
Pour Martine Vassal, « l’heure n’est pas aux consignes de vote »
« Ma première pensée va à la France, notre pays si fracturé, mais aussi aux Provençaux et aux Français qui ont exprimé leurs inquiétudes. Les résultats de ce premier tour ne sont une surprise pour personne. Dans le Département des Bouches-du-Rhône, le RN arrive une nouvelle fois en tête », a déclaré Martine Vassal, présidente de la Métropole d’Aix-Marseille-Provence. L’élue a réaffirmé l’engagement des autorités locales à poursuivre des politiques publiques alignées avec les préoccupations des Français : « sécurité, pouvoir d’achat, santé et immigration ». Elle a critiqué les partis de gouvernement pour avoir négligé ces questions cruciales, « par pudeur, honte ou manque de courage, malgré nos alertes d’élus locaux ». Comprenant et respectant le choix des Français face à l’insécurité et aux problèmes économiques, Martine Vassal a conclu : « L’heure n’est pas aux consignes de vote. Les Français sont responsables et ils voteront en leur âme et conscience ».
Pour Benoît Payan, « nous ne pouvons tergiverser ou faiblir face à l’extrême droite »
Le maire de Marseille, Benoît Payan, a exprimé son inquiétude face à la progression du Rassemblement national (RN), qualifiant cette situation de « sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale ». Il a lancé un « appel solennel à tous les Républicains d’où qu’ils viennent, quelle que soit leur histoire, leur sensibilité », pour se rassembler contre le RN, affirmant que « jamais le Rassemblement National n’aura été aussi proche du pouvoir ». Benoît Payan souligne l’urgence d’unir les forces de la gauche et du Nouveau front populaire, invitant « les candidats qui ne sont pas en mesure de se maintenir à se désister en faveur des candidats républicains capables de battre le RN. Nous ne pouvons tergiverser ou faiblir face à l’extrême droite (…) Une nouvelle campagne commence demain pour porter l’espoir et sauver la République de ce qui peut se passer la semaine prochaine ».
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