Plus de 200 avocats, en grève totale, ont manifesté mercredi 12 décembre à Marseille contre le projet de réforme de la justice. Derrière une banderole des avocats du barreau de Marseille « Les avocats plaident pour votre justice », les robes noires ont marché au départ du Palais de Justice (6e) où elles ont jeté leurs codes sur le parvis du bâtiment, avant de les brûler devant la préfecture.
Le projet de réforme de la justice prévoit notamment un accroissement du budget de la justice de 1,6 milliard d’euros sur cinq ans, une simplification et une numérisation des procédures civiles et pénales ainsi que le recrutement de 6 500 personnes et la création d’un parquet national antiterroriste.
« Une loi injuste qui complique volontairement l’accès au juge »
Adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale par 88 voix contre 83 dans la nuit de mardi à mercredi, il s’agit pourtant d’« une loi injuste qui complique volontairement l’accès au juge », selon le barreau de Marseille. « Alors que les avocats réclament plus de juges, la loi imposera une refonte robotisée de la Justice qui va porter irrémédiablement atteinte aux droits de tous », accuse le barreau de Marseille dans un communiqué.
Le projet de réforme prévoit entre autre le développement du règlement dématérialisé des petits litiges « alors que 10 millions de Français n’ont pas Internet » d’après le barreau, la possibilité de saisine en ligne mais aussi la création d’une juridiction nationale de traitement dématérialisé des injonctions de payer.
Autre changement, la réforme va permettre la fusion des tribunaux d’instance (TI) et de grande instance (TGI) dans un nouveau « tribunal judiciaire ». « (Cela) a pour conséquence de faire disparaitre le tribunal d’instance de proximité, fragilise un peu plus les faibles et les démunis et met le feu aux poudres. Qui ira à 200 km de chez lui pour un petit litige ? », questionne le barreau. « Rencontrer son juge est un droit, le permettre est le devoir de la République. »