Un an officiellement après la création de la mission sur la réhabilitation de l’Etang de Berre, les députés présentent officiellement leur rapport devant la commission du développement durable de l’Assemblée nationale mercredi 23 septembre à 9h30. Porté par un trio d’élus locaux de tous bords politiques, le communiste Pierre Dharréville, Eric Diard (LR) et Jean-Marc Zulesi (LREM), c’est ce dernier qui en dévoile la liste des préconisations issues de ce travail de près d’un an. « Nous ne voulons pas en faire un argument politique mais enfin aboutir à des solutions concrètes pour le territoire », assure le marcheur. Si le rapport reste encore confidentiel, il en dessine en exclusivité pour Gomet’ les premiers contours.
La centrale EDF de Saint-Chamas sur le banc des accusés
Si le rapport reste encore confidentiel, il nous en dessine en exclusivité les premiers contours. La mission formule cinq grandes propositions. La première concerne la centrale EDF de Saint-Chamas, accusée de perturber l’équilibre écologique de l’étang de Berre. Chaque année, elle rejette 900 millions de mètres cubes d’eau douce dans le deuxième plus grand étang salé d’Europe. Sans compter les 60 000 tonnes de limons déversés qui réduisent l’oxygénation de l’eau. Les parlementaires demandent ainsi à EDF de réduire leur rejet d’eau douce à 600 millions de mètres cube par an et proposent de créer une filière de recyclage des limons pour les réutiliser dans les remblais ou l’agriculture.
Une réouverture a minima du tunnel du Rove
Le deuxième grand sujet est la réouverture du tunnel du Rove. Selon le rapporteur de la mission, « elle ne permettra pas à court terme de contre-balancer la désalinisation de l’Etang de Berre ». Aussi, il rejette les projets de stations de pompage souvent très onéreux et propose une simple réhabilitation « nécessaire qui sécurisera les habitations au-dessus et permettra par contre d’améliorer les eaux du canal du Rove et de l’étang de Bolmon, plus proche ».
Le rapport pointe ensuite l’impact des eaux des bassins versants comme la Touloubre et la Cadière qui se jettent dans l’étang. « Il faut améliorer le travail des stations d’épuration des communes des bassins versants », estime Jean-Marc Zulesi. Les députés préconisent également la préservation, voir le développement des zones humides et réclament des campagnes de plantation de zostères, des algues témoins de la bonne santé de l’étang de Berre.
Une gouvernance plus claire de l’Etang de Berre
Enfin, la question de la gouvernance est le dernier point abordé par les parlementaires. « Il y a un flou complet sur qui fait quoi, dénonce Jean-Marc Zulesi. Et de citer l’exemple de l’Europe « qui nous a avoué ne jamais savoir à qui s’adresser pour parler de l’étang ». « Si demain, on veut obtenir des fonds européens pour financer les projets, il faut clarifier la gouvernance », insiste-t-il. Reste à définir sous quelle forme : « Peut-être en donnant plus de compétences au Gipreb comme une maitrise d’ouvrage », propose le député de Salon-de-Provence. Ce point devra être travaillé en concertation avec les collectivités locales.
> Plus de détails dans notre dossier complet à paraître lundi 28 septembre dans Le Digest Hebdo n°156
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