L’Arc, un cours d’eau s’étendant sur 83 kilomètres entre le Var et l’étang de Berre en passant par Aix-en-Provence, devrait connaître des temps meilleurs grâce à un ensemble de projets d’aménagement et d’études annoncés lors d’une réunion publique à Aix-les-Milles mardi 12 septembre. Menelik, l’établissement public d’aménagement et de gestion de l’eau, est à l’origine de ces initiatives, avec le soutien de la mairie et en réponse aux directives européennes.
Menelik est l’établissement public d’aménagement et de gestion de l’eau (Épage) qui veille sur l’ensemble des cours d’eau qui se jettent dans l’étang de Berre, incluant les fleuves Arc, Cadière, Touloubre et leurs affluents.
La prévention du risque inondation, au cœur de son action depuis plus de 40 ans, est naturellement liée aux enjeux de biodiversité, de ressource en eau, et de sensibilisation du public qui animent ses missions au quotidien.
Lutter contre les érosions des berges
« L’arc bouge, il a laissé des traces », affirme Céline Vairon, la directrice de Menelik. L’objectif est d’éliminer les atterrissements qui obstruent le cours de l’Arc, et de résoudre les problèmes de canaux dysfonctionnels avec des travaux de dérasement partiel du barrage et un aménagement de la rive gauche.
Les objectifs sont les suivants :
- Restaurer une section homogène de lit mineur sur le secteur d’étude en supprimant les atterrissements les plus importants
- Traiter les érosions de berges
- Favoriser la restauration de la ripisylve
- Supprimer un caniveau pluvial dysfonctionnel
- Repenser le partage de l’espace public
« Un cours d’eau qui bouge, ce n’est pas en urbanisant que l’on l’arrête », déclare Céline Vairon, les études et l’estimation des travaux sont encore cours. Les travaux devraient débuter en début de l’année 2025.
L’Arc dans la plaine des Milles
Le deuxième projet vise à « redonner de l’espace à l’Arc dans la plaine des Milles » et à restaurer son fonctionnement naturel, le budget d’études et de travaux est estimé à huit millions d’euros. L’objectif est d’élaborer un programme de travaux conduisant à :
- Libérer l’Arc de ses contraintes. Les conséquences attendues sont la réduction du risque d’inondation,
- Insérer ce projet technique dans un projet lié à la mobilité et au cadre de vie
- Développer un volet pédagogique lié à l’Arc
Cette initiative, prévue pour démarrer en 2024. Elle doit inclure également la création d’un lien avec la promenade des Milles avec le traitement des platanes chancrés, le coût est estimé à 300 000 euros.
Pour la migration des anguilles à Roquefavour
Puis un projet est axé sur la restauration de l’Arc à Roquefavour, en mettant l’accent sur la continuité écologique, en particulier la migration de l’anguille avec :
- Des travaux de dérasement partiel de la digue droite
- Montage des dossiers réglementaires du barrage (site classé et loi sur l’eau)
- Une restitution de la concertation et des propositions d’aménagement (rive gauche).
« Il ne faut pas oublier la préservation de la biodiversité », rappelle Céline Vairon, ce projet représente un investissement de 1,3 million d’euros.
Restauration et valorisation de la Torse
Enfin, le cinquième volet s’attaque à la « restauration et valorisation paysagère de la Torse » pour un budget de 2,5 millions d’euros. Une étude préliminaire est prévue dès le début de l’année 2024.
Ces projets, bien que certains aient été freinés par un « manque de moyens », sont maintenant rendus possibles grâce à la contribution de la Métropole, aussi présente lors de la réunion, qui lève la taxe Gémapi via la taxe foncière des contribuables. Menelik, la mairie d’Aix-en-Provence, et les directives européennes se sont unis pour revitaliser l’Arc et améliorer son état pour les années à venir.
Cette semaine, lancement de l’association Arc Fleuve vivant
Lancement public de l’association . L’association Arc Fleuve vivant a pour objectifs principaux de protéger l’Arc et contribuer à sa renaturation, unifier les actions de protection de l’Arc tout le long de son cheminement et de son “chevelu” d’affluents, participer à toutes les instances ayant trait à la gestion de l’Arc, doter l’Arc d’une personnalité juridique avec une déclaration des droits de l’Arc, permettant d’assurer une protection efficace, mobiliser la société civile, les élus, les administrations, les acteurs économiques pour les droits de l’Arc et de la nature, créer et animer un réseau de gardiens de l’Arc. Elle effectue son lancement public mercredi 8 novembre à 18h sur le campus de l’Essca (entrée libre).