Le président de la Région Sud a lancé vendredi 14 octobre depuis le théâtre des Calanques son nouveau parti « Cap sur l’avenir » – et non pas « Nos territoires d’abord », qui en est seulement le slogan, martèle Renaud Muselier, agacé de la confusion. A l’occasion d’un déjeuner presse organisé jeudi 20 octobre en amont de l’assemblée plénière de la Région, il fournit des précisions sur ce nouveau parti, qui a pour but d’additionner « des gens raisonnables », c’est-à-dire des personnalités issues de tous bords politiques, « onze composantes politiques différentes », précisément.
Additionner, toujours, dans la lignée de ce que Renaud Muselier a fait pendant la campagne des régionales, sous la bannière « Notre Région d’abord ». « Je le constate au niveau national comme local : les gens sont noyés entre tous les partis. Et quand on se noie, c’est pas mal d’avoir une bouée », métaphorise Renaud Muselier. « Je crois que tout le monde est impressionné par ce que nous avons accompli : c’est inédit », affirme-t-il aussi.
« Cap sur l’avenir », un micro-parti déjà existant
Alors qu’on pourrait voir dans ce lancement de parti un tremplin en direction des prochaines échéances électorales nationales, Renaud Muselier l’assure : « Pour l’instant, nous voulons garder une dimension locale. » Le vice-président des Régions de France se dit en tout cas « satisfait » de cet amorçage, voire « surpris » : « Nous totalisons déjà 2100 adhérents. Je suis moi-même étonné. » Mais pour comprendre l’origine de « Cap sur l’avenir », il faut tout de même retourner dans le passé : « C’est un micro-parti que j’ai lancé au début des années 2000. Ce parti a eu une vie, il m’a accompagné aux cantonales, aux régionales … » De fait, sur Twitter, le compte Cap sur l’avenir lancé en février 2021 se définit déjà comme « un mouvement de soutien à l’action de Renaud Muselier » et aurait même servi de base pour le financement de la dernière campagne des régionales. Du côté de la commission des comptes de campagne, le parti « Cap sur l’avenir 13 » est effectivement enregistré depuis le 29 avril 2002. C’est pourtant bien le compte d’un parti nommé « Nos territoires d’abord » qui est identifié par Renaud Muselier dans un tweet en date du 15 octobre, lendemain du lancement officiel … Ce qui n’arrange en rien la confusion quant au nom du parti.
Dans un théâtre des #Calanques plein à craquer, quelle joie de lancer officiellement @Territoiresdab devant 700 militants, amis et curieux ! ✅
— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) October 15, 2022
Se retrouver, reparler de politique ensemble, à 100% pour notre région, au-delà de nos différences !
Le #Sud prend son destin en main. pic.twitter.com/V50aeIO37a
« Je rejoindrai un parti national à la fin de l’année »
Bien qu’il ait désormais son propre parti, Renaud Muselier n’exclut pas de rejoindre un parti au niveau national : « J’atterrirai dans un parti national d’ici la fin d’année, où je me sentirai le plus libre possible pour lancer mes idées », affirme même le président de la Région Sud. Pourquoi ce revirement soudain, alors que Renaud Muselier se félicite de son indépendance depuis qu’il a quitté le parti Les Républicains en mars dernier ? « Le problème est qu’on ne peut pas porter une voix au niveau national lorsqu’on est pas dans un parti. »
La suite ? « La suite, c’est laissez-moi tranquille dans ma Région. » S’il nie toujours en bloc briguer un poste politique plus élevé, l’élu laisse pourtant transparaître dans son discours des ambitions nationales : « Après une carrière politique comme la mienne, je ne peux pas m’arrêter là. Je rêve d’un avenir pour ma région. » Renaud Muselier n’en dira pas plus…
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