Les deux pôles régionaux travaillent ensemble depuis leur fondation. Un comité de pilotage et de coordination interrégional était l’outil de concertation et de coordination entre les deux Pôle Mer de Bretagne Atlantique et de Méditerranée. Il assurait la cohérence entre les projets des deux pôles, évitait des redondances et exploitait les complémentarités.
Patrick Baraona explique pour Gomet’ que les pôles ont dû renforcer leur identité régionale avec la phase IV des pôles de compétitivité. Si le label est resté national, les financements sont régionalisés et il manquait un outil pour promouvoir une politique globale du littoral et de la mer, pour répondre aux appels à projet de l’Union européenne notamment le Fonds européen pour la pêche, renforcer les missions exports ou accompagner des régions atlantiques comme la nouvelle Aquitaine et les Hauts de France qui ne sont pas au board du Pôle Bretagne Atlantique.
Patrick Baraona : «Renforcer nos liens avec le ministère et avec la DGA »
« Nous devons, souligne Patrick Baraona renforcer nos liens avec le ministère et avec la DGA », la Direction générale de l’armement. La joint-venture sera basée à Paris et n’aura pas de salariés en propre, ce sera une association fermée avec quatre membres pour chaque région, dont le président de chaque pôle. « Nous mutualisons nos forces au niveau national pour développer l’économie maritime : la mer est l’avenir de l’humanité ! ». La première réunion du comité de pilotage a lieu le 27 novembre et l’assemblée générale constitutive se tient le 30 novembre.
Laurent Moser président du Pôle de Compétitivité Mer Méditerranée depuis le 31 janvier 2020 a “présidé” l’AG
Cette annonce s’est faite lors de l’assemblée générale en ligne du Pôle Mer Méditerranée le 20 novembre 2020 avec 70 membres connectés. Dernière assemblée générale pour Patrick Baraona, qui passe la main après une quinzaine d’années à la tête du cluster. Celui qui avec ténacité, discrétion et efficacité a fait émerger le Pôle mer ne pensait pas que la transition se ferait au milieu d’une crise.
Lors de cette AG, Patrick Baraona a rappelé les effets du confinement du 17 mars : les manifestations gelées, les rencontres mutées en numérique, les missions internationales stoppées. Mais le Pôle mer a pris sa place dans les actions pour le rebond. Les 433 membres (1) ont continué à bénéficier de services bienveillants du Pôle Mer. Pendant le confinement le Pôle Mer Méditerranée (PMM) a même lancé l’expérimentation du Système de surveillance du plan d’eau des JO 2024 avec Safe et le Club Sud Drones avec le Pôle Optitec.
Les pôles Mer associés ont élaboré 25 propositions avec 10 fiches détaillées sur les secteurs durement touchés ou avec un fort potentiel de croissance à destination des ministères et services de l’État, les régions, les métropoles et clusters partenaires. Christophe Avellan, chef de projet au PMM a été nommé référent de cette action collective
Frédéric Poignant, ancien directeur d’Innovergne
Frédéric Poignant prend le relais de Patrick Baraona, à la tête d’une structure, certes entravée par la pandémie, mais en état de marche. Le Pôle Mer a un budget de 3,5 millions d’euros, il est engagé sur une dizaine de programmes européens et l’usine à projets fonctionne : 31 ont été labellisés en 2020, 26 sont financés pour plus de 20 millions d’euros.
C’est avec le slogan « On reprend la mer » que les deux directeurs vont assurer la transition sous la houlette du président Laurent Moser qui a été élu à la tête du Pôle de Compétitivité Mer Méditerranée au comité de pilotage du 31 janvier 2020. Directeur du site de Naval Group à Toulon, il est diplômé de l’INSA (Institut national des sciences appliquées) de Lyon et était jusqu’en 2019 à Lorient, directeur de l’industrie bâtiments de surface et du site.
Frédéric Poignant a déjà roulé sa bosse, docteur en physique chimie, option sciences des matériaux, formé à la stratégie financière à l’EM Lyon, il avait créé une start-up à Montpellier. Il vient de Clermont-Ferrand où il a dirigé l’agence régionale de l’innovation, Innovergne avant de faire une année en free lance. Le pôle va « reprendre la mer » en 2021 dans ses quatre filières stratégiques :
- La défense
- L’éolien l’offshore flottant avec le lancement de la construction de fermes pilotes
- La transition énergétique & écologique des navires et ports
- Les drones