Il n’en existe que dix exemplaires dans le monde et un seul en Europe, à Amsterdam. Le MRIdian Linac de l’entreprise américaine ViewRay est la première machine à pouvoir utilisée la radiothérapie contre les cancers avec un IRM embarqué : « Actuellement les systèmes d’imagerie ne nous permettent pas de visualiser directement la tumeur. L’IRM a un pouvoir de résolution nettement supérieur à celui du scanner. Il nous permet de repérer directement la tumeur et de suivre son évolution pendant le traitement », explique Agnès Tallet, chef du service de radiothérapie à l’institut Paoli Calmettes (IPC).
Les premiers patients seront traités à l’automne 2019
En fonction des pathologies, 10 à 15 patients seront traités par jour. Les personnes atteintes par des tumeurs mobiles seront privilégiées. La plus grande précision de l’appareil permettra de cibler des volumes plus petits et ainsi épargner les tissus sains environnants limitant les séquelles et les effets secondaires du traitement. « Non seulement l’imagerie est différente mais en plus, il y a un logiciel de replanification de la dose qui va nous permettre de faire réellement de la radiothérapie adaptative online, c’est-à-dire avec le patient sur la table. Nous serons capable de recalculer le traitement en 20 minutes », ajoute Agnès Tallet.
Un véritable écosystème à construire autour de cette technologie
« L’arrivée de cette nouvelle technologie va permettre un bond en avant pour l’IPC mais aussi pour tout le territoire », affirme Patrice Viens, le directeur général de l’institut et président d’Unicancer. Il espère créer un réseau de recherche et développement autour de cette machine avec l’aide d’universitaires et de start-ups. Les équipes du professeur François Bertucci qui travaillent sur les NGS (Next generation sequencing), une nouvelle technique de séquençage haut débit de l’ADN pour mieux personnaliser le diagnostic et le traitements des cancers, sont notamment très intéressées. L’IPC va créer un consortium avec le centre de lutte contre le cancer de Montpellier qui devrait être le prochain établissement français à se doter d’un MRIdian. « On pourra accueillir des start-ups de Montpellier qui sont très avancées dans la segmentation de l’image et faire naître de nouvelles entreprises à la pointe dans nos locaux », espère Patrice Viens. Une montée en puissance bienvenue dans une région où 223 000 patients par sont pris en charge pour un cancer. Cette maladie représente 40 % des décès prématurés en Paca.
REPERE
Le quatrième bâtiment de l’IPC sera opérationnel en octobre 2019Victime de son succès, l’institut Paoli Calmettes affiche complet et attend avec impatience la fin du chantier de son quatrième bâtiment. « Nous sommes dans les temps pour une livraison au début de l’été prochain », assure Patrice Viens. IPC 4 sera dédié à la prise en charge de l’hématologie lourde et en particulier des leucémies aiguës. D’un montant de 38 millions d’euros, ce bâtiment sera l’un des plus modernes de France, répondant aux dernières exigences en terme de sécurité des soins pour ce type de patients. Il proposera au total 80 lits dont 60 profiteront d’un air ambiant du niveau d’asepsie d’un bloc opératoire. Un laboratoire de thérapie cellulaire va également s’y installer. Le temps du déménagement des équipes, il sera pleinement opérationnel à l’automne 2019.