Christian Nicol, inspecteur général honoraire de l’administration du développement durable a fait un saut à Marseille pour établir un état des lieux du logement dans la ville. Son rapport dénonce un risque de santé ou de sécurité pour 40 000 logements et 100 000 habitants dans la cité phocéenne.
Un rapport réalisé par Christian Nicol à Marseille au sujet du logement dans la ville a été réalisé au mois de mai dernier. L’association « un centre-ville pour tous », est revenue mardi 24 novembre à Marseille sur le texte et la situation de fragilité d’une partie considérable des logements dans la ville. Le texte préconise des solutions d’urgence face à certains cas, et ils sont nombreux.
Patrick Lacoste, vice-président de l’association « un centre-ville pour tous » a été particulièrement impressionné par deux chiffres du rapport : « 40 000 logements potentiellement indignes et insalubres avec la conséquence qu’il peut y avoir autour de 100 000 personnes en danger. Il y a urgence. Nous, à l’association, on dit depuis 10 ans que le centre-ville n’est pas traité au bon niveau ni avec la bonne méthode. Et ce qui nous interresse c’est que c’est l’un des plus hauts fonctionnaires de l’Etat qui le confirme avec des chiffres objectifs. On constate une incroyable désorganisation qui ne peut relever que d’une mauvaise volonté ou d’un désintérêt de plus pour cette question. »
Le centre-ville ancien et les quartiers nord
« Un parc privé indigne et dégradé d’une rare ampleur, une situation critique. » Voilà l’une des phrases qui introduit, dans ce rapport d’une cinquantaine de pages, la situation du logement à Marseille d’après Christian Nicol. Une situation présente en particulier dans deux zones de la ville : le centre-ville ancien et les quartiers nord. D’après le texte, Marseille compterait 20 000 copropriétés et sur ce nombre 6 000 seraient dans un état « fragile » soit, pour le rapport, dans une situation d’urgence en terme de sécurité pour ses occupants.
« Nous proposons deux choses, indique Patrick Lacoste. Mettre en place tout d’abord une priorité à la réhabilitation en terme de logement social. Mais également générer une mobilisation massive pour les propriétaires occupants. Des avances pour travaux doivent être faites pour les propriétaires pauvres. »
Le rapport ne se limite pas, dans ses conclusions, à Marseille intra muros. Il indique que les difficultés rencontrées en terme de logement dans la ville font de Marseille Provence Métropole (MPM) un des territoires métropolitains « les plus fragiles de France ». Concrètement sur le secteur de MPM, plus de 360 000 ménages sont éligibles au PLAI (prêt locatif aidé d’intégration). Des ménages particulièrement modestes dont les revenus annuels ne dépassent pas 29 618 euros pour un couple avec deux enfants à charge. De ce fait cette partie de la population peut à tout moment être victime de l’insalubrité constatée.
(Illustration : Wikipedia)
L’association « un centre-ville pour tous ». Quelle est sa mission ?
Cette association créée en 2 000 est composée « de passionnés ». Hommes et femmes ayant fait carrière dans les collectivités territoriales et dans les organismes spécialistes de la question du logement. L’association se veut un appui dans les démarches et les actions des habitants face à des problèmes liés à des questions de logement.
Le rapport de Christian Nicol sur le logement à Marseille
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