Cet été est apparu sur les étals des librairies des Bouches-du-Rhône et du Var, Maât, un mook dont le premier numéro est consacré à l’île du Levant. Un produit comme il est rare d’en trouver à l’heure du tout digital et qui pourtant a toute sa place au chevet des curieux et amateurs de récits et de reportages.
« Le mook est cette forme hydrique entre magazine et livre (book), expliquent les fondatrices Corinne Tonarelli et Béatrice Jullion, que nous aimions beaucoup à travers, notamment, Revue 21. Et nous avions vraiment envie d’écrire, de raconter… en dehors de l’actualité “chaude”. Nous sommes parties sur l’idée de faire découvrir un lieu en lien avec notre région, avec pour seule contrainte qu’il y ait suffisamment de choses à dire et oser les dire. Et nous avons choisi l’île du Levant pour ce premier numéro. »
L’île du Levant ? Le nom est connu mais que sait-on au juste de cette île varoise, petite sœur de Porquerolles et de Port-Cros ? Tout aussi verdoyante mais bien plus discrète, ce qui n’est pas sans déplaire à ses occupants actuels, les Levantins. Elle fut même l’égale de Saint-Tropez version naturiste et libertine. Et si le domaine privé L’Hélioplis, créé en 1931 par deux frères médecins qui prônaient un certain style de vie, compte près de 250 propriétaires dont une centaine y vit à l’année, plus de 90% du territoire est inaccessible car … secret défense.
Prendre le temps d’écrire et de lire
Singulière cohabitation qui n’a pas maqué d’intriguer l’équipe de Maât. Direction donc l’île du Levant pour ses journalistes et photographes désireux de donner à lire et à voir autrement. « Quand on débarque là, on a l’impression d’avoir enjamber la Méditerranée, se souvient Béatrice Jullion. C’est tellement exotique avec des jardins extraordinaires et vue sur mer de partout. En faisant le tour, nous avons trouvé des sujets de société, d’autres plus légers et des coups de coeur. » Mission réussie et aux lecteurs, le plaisir de découvrir une série de portraits attachants, de également un découvrir un quotidien sans école, ni médecin, où la gestion de l’eau et des ordures pose son lot de problèmes, ou bien surprenante aussi cette page de l’histoire oubliée de la colonie agricole de Sainte-Anne – un pénitencier pour enfants.
Crowfunding et huile de coude
Avec une toute petite équipe de six personnes en charge de la rédaction, de la mise en page et de la distribution, le projet de Maât, parrainé par le dessinateur marseillais Serge Scotto, a vu le jour suite à une campagne de crowdfunding réunissant 140 contributeurs. Édité en 1500 exemplaires, le numéro 1 a été distribué dans 22 points de vente, essentiellement des librairies, sur les départements des Bouches-du-Rhône et du Var. Autant dire que les derniers exemplaires, en boutique ou en ligne, sont à acquérir rapidement, collector en vue. Quant au numéro 2, le thème est tenu encore secret.
Informations pratiques
> Ile du Levant libre ou sacrifiée ? Maât numéro 1
> en librairies ou boutique en ligne sur www.maatmediadusud.com
> 17,40 €, 142 pages