Source: AFP
“Nous devons faire face à une réalité très dure, et il nous fallait présenter un plan de continuation crédible, qui impose des choix douloureux”, a expliqué Audrey Garino, la directrice du titre, à l’AFP, tout en affirmant être “convaincue de la pertinence de La Marseillaise” dans le paysage médiatique local.
“On ne s’attendait pas à une saignée d’une telle ampleur. On s’interroge sur la pérennité du journal”, a réagi de son côté Jean-Marie Dinh, représentant du syndicat SNJ-CGT, à l’issue d’un comité d’entreprise extraordinaire.
Sur les 44 suppressions de postes, 28 concernent des journalistes et pourraient avoir lieu “dès la fin février”, selon M. Dinh. Ce chiffre a été confirmé par la direction du journal à l’AFP.
Le journal, historiquement proche du Parti communiste, avait obtenu le 23 novembre 2017, un an après son placement en redressement judiciaire, une prolongation de sa période d’observation de six mois, jusqu’au 28 mai. Il venait de recevoir 300.000 euros de son nouvel actionnaire, le groupe Media, spécialisé dans la communication des entreprises et des collectivités.
La direction du journal a rendez-vous le 31 janvier au tribunal de commerce pour la validation intermédiaire de sa période d’observation.
“On nous a annoncé des projets de développement d’hebdomadaires dans le Gard et le Var mais sans être explicite sur comment on allait y parvenir”, a ajouté M.Dinh.
Le passif du journal, qui revendique son indépendance des groupes financiers, s’élève à environ 6,7 millions d’euros.
Fondé en 1943 pendant l’Occupation allemande, La Marseillaise, repris en avril 2015 par les Editions des Fédérés, est diffusée dans six départements du Sud-Est (Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-de-Haute-Provence, Vaucluse, Hérault et Gard).
Le quotidien avait déjà connu de graves difficultés et une première période de redressement judiciaire il y a trois ans.
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