Ouvrir un village vacances neutre en carbone à l’horizon 2023. Le défi que s’est lancé en 2017 la société Mega (make economy green again) est inédit. Basée dans le 8e arrondissement de Marseille, la start-up spécialisée dans l’hôtellerie plein air (HPA) vient de lever début janvier un peu moins d’un million d’euros. « Cette levée de fonds est une bouffée d’air, elle va nous permettre en 2022 de structurer la SAS, d’embaucher deux personnes », nous indique Olivier Kalousdian, co-fondateur et unique salarié de la start-up Mega. Le nom de l’investisseur est encore confidentiel. « C’est quelqu’un qui a monté sa marque d’hôtellerie en 2017 (…) avec un rayonnement financier très puissant qui porte également des valeurs fortes dans le durable », nous glisse cet ancien militant et candidat d’EELV à Puteaux (92). Ce mystérieux partenaire pourrait bien collaborer avec Mega sur le long terme.
Entre le tourisme de masse et le tourisme ultra luxe, il n’y a rien à part AirBnB. On doit inventer autre chose.
Olivier Kalousdian
Les villages « Green Days » seront dotés de quelques dizaines d’éco-logis (50 maximum) – sortes de bungalows réversibles conçus, pour la plupart, avec un sandwich bois/paille/argile. Panneaux photovoltaïques, systèmes de retraitement des eaux, citernes de récupération des eaux de pluie… Mega souhaite une autoconsommation énergétique de ses sites Green Days. Les vacanciers pourront également profiter des vélos électriques mis à leur disposition. Niveau tarifs, la société Mega compte s’aligner sur l’offre HPA existante, c’est-à-dire entre 150 et 220 euros la nuit. Un coût qu’elle juge « accessible ». La start-up vise un taux de remplissage sur l’année de 40% – la moyenne nationale est de 53%. Mais avec une activité étalée sur les quatre saisons ! Et pas seulement en été comme le font certains gros clubs vacances.
Une rencontre inattendue en novembre avec Jean Castex
Le 20 novembre dernier, après avoir collaboré une année durant avec le comité filière tourisme durable, la start-up Mega est invitée en dernière minute à Amboise (37) par le cabinet du secrétaire d’État au tourisme Jean-Baptiste Lemoyne. « J’ai fait l’aller-retour de 1500 kilomètres en véhicule électrique », s’amuse Olivier Kalousdian. Mais pourquoi ? L’ancien d’EELV a eu l’opportunité là-bas de présenter son innovation Green Days devant Jean Castex, en préambule des annonces du plan « Destination France » – un projet de reconquête et de transformation du tourisme qui vise à faire de la France le leader du tourisme durable en 2030. Sacré coup de projecteur !
Plusieurs sites dans la ligne de mire
Le modèle économique des villages Green Days repose sur l’attractivité économique liée au tourisme durable « en très fort développement », selon Olivier Kalousdian, et sur des baux emphytéotiques avec les communes. Mega souhaite « répondre aux faiblesses du maillage du territoire » en termes d’offres de nuitées touristiques. Suite à sa levée de fonds, la société marseillaise s’apprête à investir les terrains, « notamment un dans le Haut-Var (ndlr : à Aups avec un bail de 45 ans) », renseigne Olivier Kalousdian. Il reste à signer les permis d’aménager, « un vrai casse-tête en France », regrette l’entrepreneur, qui prévoit un lancement des premiers chantiers fin 2022 – début 2023. La start-up estime le budget de construction par site entre 1,3 million et 3 millions d’euros.
Le confort d’un 5 étoiles tout en respectant l’environnement.
communiqué Mega
Mais Olivier Kalousdian n’exclut pas l’acquisition foncière – le bâti aussi se recycle – « on parle de réhabilitation de sites à l’abandon type colonie de vacances ou centre aéré », précise-t-il. L’entrepreneur a déjà repéré un site sur le littoral varois. Une opération « à cinq millions » ajoute-t-il. Mais la société Mega et ses éco-logis ne se limiteront pas qu’aux terres varoises. Olivier Kalousdian envisage, dans un futur proche, d’exporter sa solution en région Occitanie. « On est appelé et attendu de pied ferme depuis 2020 par Carole Delga, mais on n’a pas encore les moyens d’y aller », assure-t-il. En terme de vitesse de croisière, Mega compte ouvrir un village (entre 4 et 15 hectares) tous les deux ans, en France d’abord, puis à l’international.
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