Pour cette quatrième journée de la Semaine AMU-Entreprises jeudi 16 novembre, Frédérique Chopin, maître de conférence en droit privé et directrice d’un Master 2 Relations humaines qui contient un parcours spécifique sur la responsabilité sociale et sociétale des entreprises, expose les avantages de la mixité.
Gomet’. A quelles difficultés sont confrontées les femmes qui se lancent dans la création d’une entreprise ?
Frédérique Chopin. La question se pose tout d’abord de la place qui leur est réservée dans certains secteurs, en particulier le numérique, majoritairement masculin. Les filières S et ST2I sont à majorité fréquentées par les garçons. Il faut changer cela. Les femmes sont également confrontées à une difficile conciliation entre vie privée et professionnelle ou encore à un manque de confiance des institutions, ce qui peut déboucher sur des refus bancaires, par exemple. Les incubateurs dédiées aux entrepreneuses comme Les Premières Provence ou Girls&Tech, accompagnent ces femmes tout au long de leur projet, et au-delà, dans tous les domaines : comptable, marketing, innovation, etc.
Quels sont les enjeux de la mixité ?
F. C : Même si nous n’arriverons jamais dans certains métiers à une parité parfaite, l’avantage d’avoir un ratio équilibré entre hommes et femmes dans une entreprise a plusieurs avantages. D’abord, cela permet de représenter la société au plus juste et de diversifier les regards sur un même métier. C’est également pour l’entreprise une source de performance : fidélisation des salariés, attractivité des talents, baisse des inégalités dans les territoires. Il ne s’agit pas de philanthropie : la diversité a des retombées positives directes sur l’entreprise. Deux structures importantes comme Orange et Airbus, présentes à cette table-ronde, l’ont bien compris et favorisent la mixité au sein de leur salariat. Il n’y a pas de métier de fille ou de métier de garçon.
L’égalité est-elle utopique ?
F. C : Non. C’est un objectif atteignable. Il s’agit tout d’abord de faire respecter la loi : la parité dans les conseils d’administration et les conseils de surveillance. Mais on peut aller plus loin et imposer la présence des femmes dans les organes exécutifs. Les entités économiques sont également tout-à-fait capables de payer une femme de la même manière qu’un homme, elles peuvent aussi abolir le plafond de verre auquel les femmes sont souvent confrontées pour leur donner les mêmes chances de construire une carrière. Il faut que l’entreprise fasse valoir cette volonté. Mais je ne suis pas inquiète, l’actualité nous prouve que l’égalité homme-femme est un sujet de mobilisation. Les générations Y et Z sont plus sensibles à cette question et à l’éthique des entreprises.
Cette promotion de la diversité ne concerne-t-elle que les femmes ?
F. C : Non, bien sûr. La Cité des Métiers est intervenue pour expliquer qu’il existe aussi des secteurs qui essaient d’attirer les hommes, comme l’aide à la personne ou la petite enfance. Cela concerne aussi les personnes issues de l’immigration, de croyances religieuses diverses, etc.
Le programme SAE de vendredi 17 novembre
9h00 Transitions numériques : enjeux et opportunités à l’ère du big data
La Coque, Place Henri Verneuil 13002 Marseille
18h30 Remise des trophées des 36h chrono de la création d’entreprise et Clôture de la Semaine AMU-Entreprises
Hémicycle de l’Hôtel de Région, 27 place Jules Guesde 13002 Marseille