Une réunion publique animée par Maryse Joissains s’est tenue mardi 19 septembre à l’Hôtel de Ville pour présenter le projet de modernisation de la ligne Marseille-Aix.
L’enjeu est clair : doubler la fréquentation de la ligne ferroviaire entre Aix et Marseille. Ce projet de modernisation prévoit ainsi plus de trains : quatre train par heure et par sens au lieu de trois en heure de pointe. « Cette fréquence de desserte plus régulière sera rendue possible avec la mise en place d’un train toutes les 15 minutes entre les principaux pôles de Marseille, St Antoine, Simiane, Gardanne et Aix-en-Provence, au lieu de toutes les 20 minutes, explique Alexandra Biro, directrice d’opérations SNCF Réseau en charge du projet. Les haltes périurbaines seront desservies toutes les 30 minutes au lieu de toutes les 40 minutes. »
Le projet prévoit également la modernisation des installations ferroviaires de la gare d’Aix-en-Provence, télécommandées depuis Marseille, la suppression du dernier passage à niveau situé entre Marseille et Aix-en-Provence (au niveau du chemin de la Guiramande à Aix) et la suppression de la traversée des voies par les piétons en gare d’Aix-en-Provence, remplacée par une passerelle et un ascenseur sur quai.
« Cette modernisation implique aussi plus de confort et de places assises dans les trains, par la possibilité pour la région PACA de mettre en place des trains de longue composition ayant une plus grande capacité d’emport, grâce à la mise en œuvre de quais de 220 mètres de long dans les principaux pôles, permettant ainsi d’augmenter le nombre de place assises », précise Alexandra Biro.
Autre nouveauté : un maillage territorial étendu avec la création de la halte de Plan-de-Campagne. Ce projet fait suite à la première phase de modernisation qui a essentiellement porté sur le renforcement de la desserte intra-marseillaise, mise en service en 2008. Cette deuxième phase, qui a été évaluée à 180 millions d’euros, est prévue pour 2021. L’Etat, la Région, le Département et la Métropole en sont les investisseurs principaux, la SCNF n’y participant qu’à hauteur de 10%.
L’électrification en question
Mais les aixois sont globalement contre, Madame le Maire la première. « Je me bats pour diminuer l’utilisation de la voiture sur cet axe routier, explique-t-elle. Mais le projet ne me satisfait pas par son ampleur. Il me semble disproportionné. Il serait également mieux perçu par les habitant si les trains étaient électriques. » Une revendication partagée par l’ensemble de la salle, CIQ en tête. « Ce projet est un mépris de la population », clame cette présidente d’un CIQ.
Problème : l’électrification étudiée en phase d’avant-projet coûterait à elle seule 146 millions d’euros. Un devis trop élevé et refusé pour les partenaires. « Le tracé est sinueux, présente une centaine d’ouvrages d’art et rend complexe la mise en place de trains électriques », se justifie Alexandra Biro. Alors pourquoi pas un système hybride ? suggère un habitant du quartier de la gare. « Le dossier n’évoque même pas cette solution et c’est regrettable. Ca a été fait entre Calais et Dunkerque, entre Rennes et Saint-Malo et entre Cannes et Grasse. »
Maryse Joissains abonde et n’en démord pas. « Renaud Muselier va devoir mettre la main au porte-monnaie. Je ne peux pas autoriser de remettre du diesel sur ce trajet. Aix en Provence mérite l’électrification ! » Applaudissements de la salle. Elle poursuit : « Je vais écrire au plus haut niveau, on ne peut pas abandonner le combat de l’environnement. »
Les projets SNCF à venir sur le territoire
Le renouvellement des voies entre Aubagne et Toulon est prévu pour avril 2018. Les travaux préparatoires ont commencé pour un montant global estimé à 56 millions €. Le remplacement concerne 40 km de voies et neuf communes traversées.
D’autres projets sont à l’étude, comme la réouverture aux voyageurs de la ligne entre Aix et Rognac et l’augmentation de la capacité de la ligne littorale Marseille-L’Estaque via Arenc