Du 27 mars au 1er avril 2023, le Festival international Music & Cinéma (MCM) déroule son tapis rouge pour la deuxième année à Marseille, au cinéma Artplexe Canebière et au Conservatoire Pierre Barbizet lieu d’ancrage du Marché européen de la composition musicale. Evénement à résonance internationale
consacré à la jeune création cinématographique et musicale pour l’image, le MCM réunit chaque année environ 700 professionnels du monde entier et touche plus de 25 000 spectateurs.
« Une belle carte de visite pour la filière cinéma à Marseille », s’est félicité Jean-Marc Coppola, adjoint à la culture à la Mairie de Marseille, lors de la conférence de presse de lancement. Pour cette 24e édition, l’équipe organisatrice d’ALCIME, présidée par Jacques Sapiega et dirigée par Gaëlle Rodeville, a sélectionné près de 200 films : 66 courts-métrages et 10 longs-métrages en compétition.
Une myriade de productions (fictions, documentaires, animation) réparties dans les différentes sections du festival viennent s’ajouter au programme : cartes blanches, films coup de coeur, master class, ciné-concerts, festivals invités, films destinés au jeune public, sans compter la présence de nombreux réalisateur.trices, comédien.nes, compositeur.trices, et technicien.nes du secteur qui viendront à la rencontre des festivaliers.
Nicole Garcia, invitée d’honneur
Et cette année, le MCM met à l’honneur une personnalité majeure du cinéma français, l’actrice, réalisatrice et scénariste Nicole Garcia. Ses débuts de comédienne au théâtre, révélée au cinéma avec Que la fête commence de Bertrand Tavernier puis Le Cavaleur de Philippe de Broca – rôle grâce auquel elle obtient « Le César de la meilleure actrice dans un second rôle » – en passant par Péril en la demeure de Michel Deville et, plus récemment dans Un beau matin de Mia Hansen Løve.. Il serait vain de présenter une filmographie exhaustive de l’énigmatique Nicole Garcia tant la liste est longue avec une soixantaine de longs-métrages à son actif et neuf en tant que réalisatrice.
Réjouissons nous de découvrir ou de (re)voir les quatre films que la cinéaste a choisi pour illustrer sa carte blanche : Le Fils préféré, L’Adversaire, Mal de Pierres et Un balcon sur la mer. À noter que Nicole Garcia sera présente le temps d’un week-end pour échanger avec le public, vendredi 31 mars à l’issue de la projection de Un balcon sur la mer à l’Artplexe 3 et samedi 1er avril à 15h à la Librairie Maupetit, une rencontre animée par le critique de cinéma Thierry Jousse.
La nouvelle génération de compositeurs : la relève est assurée
Côté musique cette fois, c’est tout un pan de la nouvelle génération de compositeurs de musique de film qui sera représenté, à commencer par le britannique Daniel Pemberton, autre invité d’honneur. Récompensé en 2009 par un “Ivor Novello Award” pour sa partition de la série Desperate Romantics, Daniel Pemberton a composé depuis une trentaine de musiques de film parmi lesquelles Mal de Pierres de Nicole Garcia, Steve Jobs de Danny Boyle ou encore Spider-Man : Across the Spider-Verse de Joaquim Dos Santos, Kemp Powers et Justin K. Thompson.
Le compositeur sera présent pour nous faire découvrir Les Sept de Chicago de l’américain Aaron Sorkin (scénariste de The Social Network de David Fincher). Le film retrace les violents affrontements qui ont eu lieu lors de la manifestation tenue en marge de la convention démocrate de 1968 et le procès qui s’en est suivi, samedi 1er avril à 15h à l’Artplexe.
Enfin, le compositeur islandais multi récompensé David Thor Johsson, Lauréat du Festival international Music & Cinéma en 2014 sera également valorisé et présentera Woman at war, réalisé par son compatriote Benedikt Erlingsson, un film entre fable, comédie et manifeste pour l’environnement qui a complètement électrisé la Croisette en 2018 nous disent les organisateurs. mercredi 29 mars à 19h, à l’Artplexe 4.
D’autres personnalités emblématiques de la musique de film feront également le déplacement à Marseille pour rencontrer le public et accompagner des films récents dont ils ont signé la partition à l’instar des compositeur.trices : Rémi Boubal (Plan 75 de Chie Hayakawa) qui dirigera cette année la master class de
la composition musicale, Amine Bouhafa, César de la meilleur musique originale pour Timbuktu (Polaris de Ainara Vera), Clémentine Charuel (Cherry de Sophie Galibert),Valentin Hadjadj (Close de Lukas Dhont), Laetitia Pansel-Garric (Le Serment de Pamfir de l’ukrainien Dmytro Sukholykyy-Sobnuk), ou encore Romain Trouillet (Une Histoire d’amour) de Alexis Michalik.
Un formidable espace de diffusion pour la jeune création européenne
Véritable vivier de talents émergents, la compétition de longs-métrages et de films courts offrira, comme à l’accoutumée, l’occasion de découvrir des pépites en avant-première. Issus majoritairement du continent européen, tous les films ont été sélectionnés pour leur qualité intrinsèque évidemment mais aussi « pour la singularité de leur musique originale », a souligné Gaëlle Rodeville à l’intar de Disco Boy de l’italien Giacomo Abbruzzese, rythmé par le pape de l’électro Vitalic. Récompensé en février dernier à Berlin par l’Ours d’argent de la meilleure contribution, le film ratrace la rencontre improbable entre un membre de la Légion étrangère française et un homme dans un village du delta du Niger, fan de musique Disco.
Et s’il s’avère impossible de citer tous les films, on notera La nuit du verre d’eau du franco-libanais Carlos Chahine, co-produit par 13productions, célèbre maison de production marseillaise. Le film dépeint la révolte d’une épouse parfaite issue de la bourgeoisie libanaise contre la société patriarcale au moment où
la guerre menace le pays en 1958. Signalons que ce long-métrage fera l’objet d’une séance sous l’égide la Région Sud en présence d’une partie de l’équipe du film, mardi 28 mars à 19h à l’Artplexe 7.
Des conférences et des rencontres ouvertes au public
Quant aux spectateurs les plus férus, ils pourront assouvir leur curiosité en participant aux conférences thématiques, à commencer par « La supervision musicale », un métier peu connu qui sera représenté par la superviseuse Varda Kakon, accompagnée du compositeur Renaud Barbier, reconnus pour leur collaboration dans la Promesse de l’aube, vendredi 31 mars à 10h 30 au cinéma Artplexe 4.
Le lendemain la réalisatrice Kaouther Ben Hania (L’homme qui a vendu sa peau), le compositeur Amine Bouhata et le producteur musical Jean-Pierre Arquié apporteront leur éclairage sur le thème « Composer un film : un travail d’équipe », samedi 1er avril à 10h 30 au cinéma Artplexe 4. Enfin, cerise sur le gâteau, le cinéaste Cédric Klapish et le compositeur Loïk Dury animeront une master class suite à la projection de Peut-être, samedi 1er avril au cinéma Artplexe 3.
Et qui dit musique dit fête ! Comme les années précédentes les festivaliers pourront compter sur le programme du label marseillais Chinese Man Records pour enflammer les soirées dans plusieurs salles de la cité phocéenne du mercredi 29 mars au 1er avril. Le festival s’ouvrira avec Last Dance une comédie de Delphine Lehericey avec François Berléand, présenté en avant-première lundi 27 mars à 20h à l’Artplexe en présence de la réalisatrice et du compositeur Nicolas Rabaeus, et se clôturera par la traditionnelle remise des prix, suivi d’une ciné-concert dirigé par le virtuose Rémi Boulal, samedi 1er avril à 20h 30 au Théâtre de l’Odéon.
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