Le nouveau centre dʼaffaires Alta Rocca accueillera plus de 500 emplois aux Paluds

Dans une zone des Paluds presque saturée, un nouveau centre dʼaffaires, lʼAlta Rocca, est en train de se construire pour offrir 12 000 m² de bureaux supplémentaires avec 5 000 m² de services associés. Il espère attirer les services administratifs de grands groupes nationaux. 

Les entreprises commencent à se sentir à lʼétroit aux Paluds. Créée en 1967, la zone dʼactivités aubagnaise a connu une forte progression ces dernières années. Elle accueille aujourdʼhui plus de 600 entreprises pour environ 7 000 emplois. « La pression sur le foncier économique est énorme et nous devons trouver de nouveaux terrains pour répondre à la demande », explique Sylvia Barthélémy, la présidente du conseil de territoire du Pays dʼAubagne et de l’Étoile. La collectivité apporte un premier élément de réponse avec un nouveau programme en cours de construction sur lʼancien site de la boîte de nuit lʼAlta Rocca.

De grands groupes nationaux intéressés

Sur un terrain de plus de deux hectares le long de la route de Gémenos, le promoteur Foncière GM et Façonéo, lʼaménageur public du territoire du Pays dʼAubagne et de l’Étoile, sont en train de réaliser un centre dʼaffaires qui accueillera 12 000 m² de bureaux et 5 000 m² de services. « Il sʼagit de la plus grosse opération immobilière réalisée sur la zone depuis 20 ans », affirme Sylvia Barthélémy. Dans sa partie haute, le site sera consacré aux professions libérales avec notamment deux bâtiments dédiés au secteur médical. Côté services, deux restaurants devraient sʼinstaller, ainsi quʼune pharmacie, une agence bancaire et une salle de sport.

Le groupe Campanile a déjà signé pour ouvrir un hôtel sur la zone. « Nous voulons offrir aux salariés tout le confort sur place pour limiter les déplacements », insiste Pierre Meguetounif, le gérant de Foncière GM. Il affirme que sur cette partie qui compte quatre bâtiments 85% des locaux sont déjà commercialisés. Sur la zone plus bas, il espère attirer de grands groupes nationaux qui souhaiteraient installer des équipes administratives ou commerciales. « Idéalement située entre Marseille et Toulon, la zone des Paluds est très attractive pour les grosses sociétés travaillant sur toute la région. Nous sommes déjà en contact avancé avec plusieurs compagnies pour une implantation », annonce le promoteur. Certaines entreprises déjà présentes sur la zone des Paluds seraient également intéressées pour investir des bureaux. « On table sur 50% de nouvelles entreprises extérieures au territoire », précise Philippe Barrau, le directeur de Façoneo en charge de lʼassistance à maîtrise dʼouvrage. Au total, lʼAlta Rocca prévoit dʼaccueillir entre 500 et 600 emplois à terme. La première pierre sera posée en mars et la livraison est prévue pour début 2019.

Trois millions de recettes fiscales attendues

Pour cette opération, le conseil de territoire affirme de pas avoir débourser un euro dʼargent public. Foncière GM a supporté seule un investissement de 30 millions dʼeuros soutenue par la Caisse d’Épargne Provence-Alpes Corse. « A terme, ce projet va rapporter 3 millions dʼeuros de recettes fiscales », promet Philippe Barrau. Une belle opération quʼil espère dupliquer de lʼautre côté de la route de Gémenos sur le site de Camp de Sarlier qui sʼétend sur un peu plus de 7 hectares. Façoneo est aujourdʼhui propriétaire dʼun petit terrain de 2 500 m² et compte sur les promoteurs pour convaincre les propriétaires de céder leurs biens à prix raisonnables. Foncière GM a déjà commencé le travail et réalise une étude pour savoir qui est vendeur. « Lʼextension des Paluds est programmée depuis le début des années 2000 avec initialement 17 hectares prévus mais la préfecture a fait classé certaines zones inondables réduisant ainsi notre champs dʼaction. Nous devons donc trouver de nouvelles solutions pour désengorger la zone », explique Sylvia Barthélémy.

Le conseil de territoire et la Ville dʼAubagne ont signé une convention tripartite avec lʼEtablissement public foncier (EPF) pour réaménager la zone dʼactivité. « Les Paluds se sont développés de façon un peu anarchique au fil des années. Les activités tertiaires se mélangent avec la logistique et lʼindustriel créant des problèmes de circulation. Il faut rendre lʼensemble plus cohérent », annonce lʼélue. Elle compte sur lʼEPF pour proposer aux entreprises des solutions à moindre coût de relocalisation sur des zones mieux adaptées à leurs activités. « Cela va nous permettre de réguler la spéculation parfois intensive sur ces terrains. LʼEPF peut acheter au prix des domaines pour les céder à des opérateurs qui présenteront un projet cohérent avec les besoins identifiés de la zone », détaille Philippe Barrau. Le territoire compte également beaucoup sur lʼarrivée du futur Bus à haut niveau de service (BHNS) qui desservira la zone des Paluds dont lʼAlta Rocca. Sa mise en service, étroitement liée à celle du Valʼtram, est attendue pour lʼété 2020 au mieux.

ValʼTram et BHNS : Façonéo propose de réaliser les travaux en concession 

Le destin du Valʼtram, la future ligne de tramway qui doit relier la gare dʼAubagne à la Bouilladisse, s’est joué lundi 29 janvier à lʼoccasion dʼun comité de pilotage. Façonéo a présenté à la Métropole un nouveau montage financier et une solution alternative pour réduire la facture du projet estimée à plus de 130 millions dʼeuros. Lʼaménageur public, qui a créé une branche mobilité en août dernier, propose de réaliser le Valʼtram en concession sur 25 ans : « Si la Métropole se pose comme assistant à maîtrise dʼouvrage en direct, elle ne pourra pas le livrer avant le 1er semestre 2021. Façonéo peut aller beaucoup plus vite. On commencerait en septembre prochain pour une livraison en août 2020 », explique Philippe Barrau. De plus, cette solution permettrait de réduire les coûts car Façoneo se propose de porter lʼemprunt qui reviendrait à un paiement de 4,7 millions dʼeuros par an sur 25 ans à la Métropole, contre 6,6 millions par an si la collectivité emprunte en son nom car « elle emprunte sur 15 ans et veut faire un phasage des travaux qui fait peser un surcoût de 10 à 15 millions dʼeuros », avance Philippe Barrau. Façoneo sʼappuie sur les subventions déjà actées de 18,3 millions dʼeuros pour lʼEtat et de 30 millions dʼeuros pour le Département pour estimer son emprunt à 82 millions dʼeuros. Elle a déjà approché des partenaires financiers comme la Banque Postale et la Caisse des dépôts pour soutenir lʼopération. Dans la concession proposée, Façonéo veut inclure le BHNS qui desservira la zone des Paluds et sera relié au Valʼtram. Pour le bus, le budget sʼélève à 24 millions dʼeuros et les travaux pourrait débuter en 2020 pour une durée dʼun an environ. « Les deux projets sont indissociables. Il me semble donc logique de les mener en parallèle », estime Philippe Barrau. La Métropole donnera une réponse à sa proposition dans les prochains jours.