Les données sont omniprésentes autour de nous. On les utilise même au quotidien, sans forcément nous en rendre compte. L’un des exemples les plus simples est celui du GPS. Quand on le met en route, derrière, ce sont les données de mobilité des collectivités qui permettent d’obtenir un itinéraire. Que ce soit en voiture, à vélo en optimisant le recours aux pistes cyclables (s’il y en a sur son trajet évidemment), et même en transports en commun.
Vous est-il déjà arrivé d’utiliser Google Maps et de ne vous voir proposer qu’un itinéraire en voiture ou à pied ? Dans ce cas-là, vous vous trouvez dans une commune qui n’a pas ouvert ses données, du moins celle sur la mobilité. Il y a plus grave direz-vous, pour autant, de plus en plus d’acteurs ont pris conscience de l’importance d’ouvrir leurs bases de données. Peut-être poussés par le caractère coercitif de la procédure.
La #dataweek s’est installé aujourd’hui à #CocoVelten à #Marseille. On y parle #opendata avec des témoignages de collectivités et structures qui se sont lancés dans une démarche d’ouverture de leurs #données. pic.twitter.com/cjgEC0DEz1
— Gomet’ (@Gometmedia) 25 juin 2019
La problématique du « pourquoi faire »
L’open data est en effet une obligation pour toutes les collectivités locales de plus de 3 500 habitants depuis l’adoption de la loi pour une République Numérique, du 7 octobre 2016. Il s’agit évidemment des données produites ou détenues par les administrations, dans le cadre de leurs missions de service public. On ne parle pas ici des données personnelles, ni de celles touchant à la sécurité nationale ou couvertes par les différents secrets légaux.
Pour autant, se lancer dans l’ouverture des données relève avant tout d’une « prise de conscience » de l’intérêt de cette démarche pour Jean-François Garnier, chef de projet ouverture des données au sein du service Smart Région de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Un point de vue partagé par Béatrice Mercier, responsable de l’accompagnement à l’ouverture des données sur les transports à la DINSIC (direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État). « Le principe de l’open data est qu’on n’est pas censé savoir qui utilisera les données. Or, c’est difficile d’inciter certains acteurs à cette démarche sans leur permettre de savoir ensuite à quoi elles serviront ».
Mutualiser pour faciliter ?
L’ouverture des données entre toutefois, petit à petit, dans les mœurs aussi bien des collectivités que des acteurs économiques ou des associations. Reste qu’il est alors facile de se perdre dans cet amoncellement d’informations.
Chez AtmoSud, l’association de surveillance de la qualité de l’air dans la région Paca, l’open data est acquis depuis l’année dernière. Il a résulté d’une démarche au niveau national d’AtmoFrance, le réseau qui regroupe toutes les associations régionales. Objectif : faciliter la réutilisation à l’échelle nationale des informations locales. « On s’est alors aperçu qu’il était difficile de collecter les différentes données des régions, car toutes étaient localisées sur des portails différents. On travaille donc sur la création d’un agrégateur de données pour proposer un point d’entrée unique à ceux qui veulent réutiliser nos données », met en avant Suzy Rios chez Atmosud.
Centraliser les données émises par différentes entités, c’est aussi ce qu’a souhaité faire la Région Sud en collaboration avec le centre régional de l’information géographique (Crige Paca). Cela a donné naissance à la plateforme Data Sud, lancée en mars 2018, où sont diffusées des données ouvertes, géographiques et intelligentes, publiques comme privées. Un outil qui regroupe aujourd’hui une cinquantaine de jeux de données de la région.
Comment faire mieux ?
Avant de se préoccuper de savoir si les utilisateurs réussiront à s’approprier les données, via une plateforme unique ou un système de recherche facilitée, l’objectif doit porter sur l’ouverture de données fiables et réutilisables. C’est en tout cas ce qui est ressorti des échanges de la Dataweek. Car si les producteurs de données n’arrivent pas à créer un outil pour faciliter leur accès, d’autres le feront à leur place sans aucune difficulté..
Le danger vient toutefois avant tout d’un facteur simple : le temps. Créer de la donnée et la mettre à disposition du grand public nécessite du temps et de la main-d’œuvre. Mais dédiée une ou des personnes à cette tâche dans des services administratifs serait contre-productif pour Jean-François Garnier. Car « aujourd’hui, tout le monde manie de la donnée au quotidien. C’est de fait une activité inscrite sur la fiche de poste de n’importe quel agent ou collaborateur », selon lui. Mais cela doit être écrit noir sur blanc pour Philippe Isenmann, représentant du système d’information territorial au sein du Parc national régional de Camargue. Et reposer aussi sur le fait que chacun, à sa propre échelle, prenne conscience de la nécessite de dégager du temps à cette tâche.
Liens utiles :
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