Vision, méthode et outil : le temps des transitions. La société est marquée par des transitions majeures explique le président Macron. « L’attachement de nos concitoyens à leur territoire est encore plus grand aujourd’hui à l’heure de la mondialisation afin de défendre nos identités profondes. » Il faut penser à une nouvelle organisation territoriale pour « préserver l’égalité des chances. » Pour ce faire, Emmannuel Macron prône une organisation participative, proche des attentes locales et différenciées selon les zones (campagne, villes moyennes, métropole). Il ne souhaite pas un nouveau grand soir institutionnel mais il veut « refonder le rôle de l’Etat et des collectivités dans un monde en transition. » Et de lancer : « L’Etat n’a plus à garantir l’égalité parfaite, elle est impossible, ou l’uniformité rêvée qui se transforme en enfer. » La conférence nationale des territoires se veut « un lieu d’échange de concertation et de décision. se réunira tous les six mois avec des ministres, des représentants des collectivités et du Parlement. »
Loi d’orientation sur les mobilités
Loi d’orientation sur les mobilités. Sur les transports, le président de la République veut décliner sa méthode « participative » et construire un vrai plan de mobilité. Dès la fin de l’été, la ministre des Transports lancera les travaux préparatoires à une loi d’orientation des mobilités qui offrira une programmation précise, année par année, financée sur cinq ans. Un conseil d’orientation des infrastructures de transports, instance d’expertise et de dialogue entre toutes les parties prenantes, suivra la mise en oeuvre de cette programmation auprès de la ministre des Transports. « Et les les élus y seront associés.» À « chaque projet son financement » souligne encore le président alors que la Métropole Aix Marseille Provence attend les résultats la mission interministérielle sur les transports métropolitains.
Un « choc d’offre » dans le logement. Concernant le logement, la volonté est également un traitement différencié selon les zones, en particulier dans les trois régions tendues (Grand Paris, Lyon-frontière Suisse et Aix-Marseille). « Une politique qui consiste à imposer sur le territoire une réforme avec des outils fiscaux extrêmement chers ne fonctionnement plus. L’État français est l’un de ceux qui dépensent le plus en matière de logement. Nous sommes dans une stratégie de subvention de la demande pas de développement de l’offre et nous accompagnons l’augmentation des prix…. » regrette le président. L’objectif est de « faciliter fortement la création de logements nouveaux » en accompagnant les métropoles dont Aix-Marseille. Comment ? En libérant les terrains sans chercher à faire de plus-value, par la mise en place « d’une limitation des procédures de recours et de tous les délais qui sont autant de coûts supplémentaires. » Emmanuel Macron précise : « À l’automne un projet de loi sera porté par le gouvernement qui permettra de créer dans les zones tendues un choc d’offre pour dans les deux à trois ans de baisser fortement le coût du logement dans ces territoires.» Parallèlement il s’engage à renforcer les crédits de l’Anru pour aider les quartiers les plus en difficultés.
Arlette Fructus : « Ne pas oublier la réhabilitation »
La vice-présidente de la Métropole Aix Marseille Provence, déléguée à l’habitat, au logement et à la politique de la ville, Arlette Fructus, interrogée par Gomet’, se dit très attentive et plutôt favorable. « Je partage l’idée de coller au plus près à la réalité et de ne pas plaquer un modèle sans concertation » souligne-t-elle. Mais elle avertit. « Pour le foncier, c’est d’abord à l’État de donner l’exemple et à ne pas chercher à réaliser de plus-value sur ses biens. » Quant aux opérations d’intérêt national, elle souligne qu’il en existe déjà une sur le territoire avec Euroméditerranée. Enfin, souligne Arlette Fructus, « n’oublions pas la rénovation notamment des copropriétés dégradées. On peut faire beaucoup de production à travers la réhabilitation »
Numérique, maison de santé, déconcentration, économies. Autre engagement formulé lors de la CNT, l’accélération de la couverture du territoire en haut et très haut débit d’ici fin 2020. « Les opérateurs rechignent encore. Des mesures d’incitation et de contraintes nouvelles seront prises d’ici la fin de l’année » assure le président qui souhaite également stimuler les complémentarités technologiques et ne pas tout miser sur la fibre. Agir de manière différencier, c’est aussi soutenir l’école rurale, doubler le nombre de maison de santé. Une agence nationale de la cohésion des territoires qui aura comme mission de travailler en lien direct avec les régions sera créée. Elle sera un appui en ingénierie, un guichet unique pour les villes moyennes et territoire ruraux. « Je souhaite que nous renforcions la déconcentration : plus de liberté et de responsabilité dans le dialogue des collectivités. Nous avons progressivement dépossédé les préfets des services du pouvoir d’appréciation des situations. Je veux que nous sortions de cette fascination de la politique de la circulaire. » Il doit y avoir un contrôle a posteriori. « Il y a trop de fonctionnaires des circulaires et pas assez qui aident sur le terrain. » Les préfets vont disposer d’un pouvoir d’adaptation locale des réglements à l’issue du projet de loi de simplification et de droit à l’erreur qui sera présenté dans les prochaines semaines par le gouvernement.
Enfin, les collectivités sont invitées à faire des économies : 13 milliards d’euros sur le quinquennat. « C’est une part qui correspond à la part des collectivités dans l’ensemble des dépenses publiques. » souligne le président qui annonce ne pas vouloir baisser les dotations d’État en 2018, à condition que les collectivités réduisent leurs dépenses. Faute de résultats, Emmanuel Macron menace de prendre des mesures de correction l’année suivante. « La confiance, c’est l’affaire de l’autre » aime-t-il rappeler en citant Levinas. Rendez-vous en 2018 avec … tous les autres.
Lien utile : Lire notre premier volet :
Métropole Aix Marseille Provence : le « pacte girondin » d’Emmanuel Macron rebat les cartes (1/2)