La chute d’une réussite numérique de territoire. Oxatis, un an et demi après son introduction en Bourse, et plusieurs acquisitions qui devaient la porter en leader de l’e-commerce européen, est en redressement judiciaire et cherche un repreneur. Le retournement de perspectives a été brutal.
Le 31 octobre lors de la publication de ses résultats du 1er semestre, la société spécialisée dans l’e-commerce présente un chiffre d’affaires de près de huit millions d’euros en croissance de 61% mais les charges d’exploitation sont aussi en forte hausse (+57%) et le résultat net plonge à – 3,6 millions conte -1,89 M€ un an plus plus tôt. Oxatis, créée en 2001 par Marc Schillaci, explique que ses résultats « sont pénalisés par des charges d’intégration des croissances externes et la poursuite des efforts d’investissement. » La société annonce déjà la « mise en place d’un plan d’économies et recherche de solutions de financement pour sécuriser la situation financière du groupe. » (voir l’intégralité du communiqué ci-après).
En redressement judiciaire depuis le 28 novembre
Les mauvaises nouvelles vont ensuite s’enchaîner rapidement. A milieu de l’automne, Oxatis annonce avoir demandé à Euronext la suspension de la cotation de ses actions sur Euronext Growth à compter du 27 novembre 2019, dans l’attente de la publication d’un communiqué de presse. Dès le 28 novembre, à la demande d’Oxatis, le tribunal de commerce de Marseille prononce l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire. « Oxatis recourt à cette procédure pour protéger ses intérêts et lui permettre de poursuivre activement la transformation et la réorganisation de sa structure, afin d’être en mesure d’atteindre rapidement une croissance rentable. » L’entreprise précise que « la refonte de son modèle d’affaires au bénéfice des clients de grande taille localisés en priorité en France et en Allemagne apparaît en effet le meilleur moyen d’optimiser ses forces commerciales, marketing et technique. »
A ce moment là, la reprise de la cotation de titres est annoncée pour le 2 décembre et Oxatis dit vouloir s’attacher « à l’issue positive des négociations avec ses partenaires financiers, afin de pouvoir évoluer dans un contexte stabilisé qui résulterait d’une restructuration financière équitable pour tous et dans l’intérêt de la société et de ses salariés. » Le titre “Aloxa”, qui à son sommet en 2018 valait plus de 12 euros, termine l’année à moins de 0,6 centime.