Déjà bien occupé par la réorganisation de l’Olympique de Marseille, le président du club Jacques-Henri Eyraud doit faire face à d’autres difficultés. Le groupe de presse hippique Paris-Turf dont il est l’actionnaire majoritaire à 66,5% a été placé mardi 26 mai en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Bobigny. L’entreprise a été frappée de plein fouet par la crise du coronavirus qui a suspendu les courses hippiques. Ce coup d’arrêt l’a obligé à stopper l’impression de ses journaux. Paris-Turf est également touchée par le redressement de Prestaliss qui devrait lui coûter 1,2 million d’euros explique le tribunal de commerce. Malgré ces difficultés, le groupe devrait poursuivre l’aventure avec de nouveaux propriétaires. Plusieurs offres de reprise ont déjà été déposées.
Quatre candidats à la reprise de Paris-Turf
La cession de Paris-Turf est conduite dans le cadre d’une procédure dite de « prepack cession », une formule d’inspiration américaine introduite en mars 2014 dans le droit des affaires français. Elle permet d’accélérer la vente d’une entreprise en activant la cessation de paiement. Dans le cas de Paris-Turf, quatre repreneurs ont déjà déposé des dossiers annonce le syndicat SGJ-FO dans un communiqué diffusé le 26 mai : « Deux pour l’ensemble du périmètre du groupe, deux pour des parties seulement (un pour la partie presse, un autre pour la partie opérateur de prise de paris). Cinq autres marques d’intérêt auraient été enregistrées entre le 12 et le 19 mai, dont deux pour un périmètre global et une circonscrite au pôle équitation (Cheval Magazine et Cheval Pratique) », précise le syndicat.
Les salariés s’inquiètent des conséquences de cette cession accélérée sur l’avenir des 250 employés du groupe : « Le principe même du « prepack cession » pourrait permettre à l’acheteur comme au vendeur de déroger aux règles conventionnelles en matière de licenciement : indemnité conventionnelle, recours à la commission arbitrale, ouverture d’une clause de cession, un des piliers de la convention collective des journalistes », explique Force ouvrière. Le syndicat exige le maintien des deux sites de Châtillon et d’Aix-en-Provence, ainsi que de tous les salariés en poste.
Une décision du tribunal le 22 juin
Le tribunal de Bobigny renvoie l’affaire au 22 juin, le temps d’étudier les différentes offres de reprises. Le groupe Turf Editions publie une dizaine de titres spécialisés : Paris-Turf, Paris Courses, Week-end, Bilto, Tiercé Magazine, La Gazette, Le Favori, Geny Courses, Stato et Loto Foot magazine. Aux côtés de Jacques-Henri Eyraud, le deuxième actionnaire est Jean-Claude Seroul, grand propriétaire de chevaux et fondateur des Editions en Direct. L’entreprise a réalisé en 2019 un chiffre d’affaires de 65,6 millions d’euros.