Et maintenant, quelles sont les principales cibles ?
Ni Qatar Airways, ni Emirates n’ont pour l’instant les droits de trafic pour voler sur Marseille
Philippe Bernand
P. B. : Evidemment, on a l’Amérique dans le collimateur. On a le potentiel pour ouvrir une liaison quotidienne directe vers les Etats-Unis. Je pense notamment à New York. L’an dernier, nous avons eu plus de 60 000 passagers qui sont partis de Marseille pour aller à New York avec une escale. Le problème, c’est que sur cette destination, les compagnies se livrent à une concurrence féroce sur les prix et cela favorise largement les grands hubs comme Paris, Londres ou Francfort qui ont un effet de masse permettant de réduire fortement les tarifs. L’autre cible prioritaire, c’est le golfe. Mais il y a pour l’instant un blocage au niveau européen. Ni Qatar Airways, ni Emirates n’ont pour l’instant les droits de trafic pour voler sur Marseille. Ca peut bouger cette année avec les qataris qui pourraient ratifier dans le courant de l’année un accord avec l’Union Européenne. Le Brexit était pour l’instant un facteur bloquant et une fois cette question réglée, ça devrait avancer.
Peut-on imaginer un jour des vols directs vers la Chine ?
P. B. : Oui, on y travaille même si c’est une vision à plus long terme. Je n’imagine pas une ouverture avant au moins trois ans mais le pays est en train de s’ouvrir. Pour l’instant, le système touristique chinois passe encore beaucoup par les tours opérateurs qui cherchent toujours le siège le moins cher et donc privilégient encore une fois les gros aéroports. Mais les nouvelles plateformes numériques se développent de plus en plus et bientôt, les Chinois pourront décider librement des détails de leurs voyages. Certains préfèreront peut-être un vol direct un peu plus cher mais sans escale. On le voit en Europe et aux Etats-Unis. Il faut être patient car le marché se démocratise.