Principal chef de file sur la compétence économique, la Région Sud est en première ligne pour soutenir les entreprises locales face à la crise du coronavirus. Elle a multiplié ces derniers mois les créations de nouveaux dispositifs de soutien et présente aujourd’hui son plan de relance décliné en cinq chantiers et 18 actions.
La Région Sud a organisé jeudi 15 octobre un intense webinaire pour présenter l’ensemble des dispositifs soutenus par la Région (voir le document source en dernière), pour comme l’a dit Bernard Kleynhoff, président de Rising Sud en ouverture, « dépasser l’état de sidération » suite au couvre-feu (c’était avant l’annonce du deuxième confinement) et engager un « combat de survie ». Il s’agit « d’un plan de reconquête, de reconstruction » avec cinq chantiers et 18 actions. L’objectif est à la fois défensif, selon le président de la commission économie : « il faut permettre à nos entreprises de traverser la crise » et offensif, car des mesures sont ciblées innovation, transition énergétique et passage au numérique.
Ce webinaire fut l’occasion pour Raphaëlle Simeoni, directrice générale adjointe, économie, emploi, formation, innovations et international de la Région Sud de sortir de l’ombre et de présenter les dispositifs, les cadres territoriaux qui les gèrent et la répartition des rôles entre Rising Sud et les services de la région. Rappelons que Raphaëlle Simeoni est une jeune quadra, polytechnicienne (X Ponts) diplômée d’un master en action publique. Elle était avant de rejoindre l’administration régionale sous-préfète, adjointe au secrétaire général pour les affaires régionales (SGAR) de la région Provence Alpes Côte d’Azur.
Renforcer les fonds propres
Pour son premier chantier, la Région vise « le renforcement des capacités d’investissement et d’innovation » des entreprises. Pour cela, elle s’appuie sur deux nouveaux outils. Le premier est le fonds RSI Covid géré par Région Sud Invest. Pour l’instant, il est doté d’une enveloppe de 10 millions d’euros mais « cette somme pourra être renforcée au fil du plan de reconquête », précise Agnès Paulet, la directrice adjointe de la direction du développement et du financement des entreprises de la Région Sud. RSI Covid s’adresse aux PME et TPE « confrontées à un niveau d’endettement très important lié à la crise sanitaire » et propose une aide de 200 000 euros maximum par société. La Région a souhaité « simplifier les dossiers par rapport à avant », explique Pierre Joubert, le directeur général de Région Sud Invest. « Par exemple, nous pouvons cette fois intervenir seul sans co-investisseur privé », précise-t-il. « Et on a multiplié les comités pour être le plus réactif possible », ajoute-t-il.
La Région Sud se donne donc 5 priorités avec 18 mesures :
Renforcer la capacité d’investissement et d’innovation
Renforcer la résilience, face au transitions, numériques, environnementales ou industrielles
Favoriser la reconquête industrielle, l’implantation de nouveaux projets dans les filières d’avenir
Doper l’activité des TPE et PME, promouvoir et valoriser notre savoir-faire local et notre terroir.
Booster l’international et l’attractivité du territoire
En parallèle, la Région a créé un dispositif similaire dédié aux entreprises du secteur touristique. Sur le même principe, Investour propose des prêts participatifs allant de 15 000 à 200 000 euros maximum. Ce fonds sectoriel est doté d’un budget de 4 millions d’euros. L’instruction des projets sera analysée par une société de gestion qui sera sélectionnée dans le cadre d’une mise en concurrence et travaillera pour le compte de Paca Emergence. Ici aussi, la Région a souhaité simplifier l’accès à ce dispositif : « Nous avons élargi la définition du tourisme au sens le plus large pour toucher un large panel de société », explique notamment Pierre Joubert. Pour autant, il souhaite éviter les effets d’aubaine et compte bien réserver ses subsides aux seules entreprises mises en difficulté par la crise Covid : « On est bien sur des sujets conjoncturels et pas structurels. Il ne s’agit pas d’aider une société qui n’a jamais trouvé son modèle économique avec des pertes récurrentes », prévient-il.
Soutenir l’innovation pour sauver les emplois de demain
La Région Sud souhaite également investir dans la transition écologique des entreprises pour les aider à passer le cap de cette crise sanitaire. Elle mobilise 3 millions d’euros dans un parcours d’accompagnement des sociétés vers un modèle plus respectueux de l’environnement et plus performant. « Il s’adresse à des entreprises de toutes tailles en proposant un accompagnement en fonction de leur maturité », explique Sandie Badel, cheffe de service économie circulaire et de proximité. La première étape de l’accompagnement s’intéressera à la limitation des impacts environnementaux, faire des économies, revoir ses achats… Ensuite, pour faire de la transition écologique, un levier de développement, la Région propose d’aller plus loin notamment avec le dispositif déjà existant Cedre (Contrat pour l’emploi et le développement responsable des entreprises). Il permet d’obtenir une subvention pouvant aller jusqu’à 50 000 euros sur trois ans pour son projet.
Parce que la relance passe aussi par l’innovation, la Région a mis en place un autre outil pour accompagner les entreprises dans leurs projets innovants avec le partenariat régional d’innovation (PRI). « Nous avons souhaité financer l’innovation pendant cette période particulière car c’est le meilleur moyen de gagner de parts de marchés et de préserver les emplois de demain », justifie Fabienne Audonnet, le cheffe de service financement aux entreprises de la direction du développement et du financement des entreprises de la Région Sud. Le PRI intervient également au moment où le troisième volet du programme d’investissement d’avenir (PIA) arrive à son terme et que le PIA 4 est toujours en cours d’élaboration. Ce dispositif dispose de 4 millions d’euros pour financer une trentaine de PME. Il intrevient en amont et en aval des projets. Pour la phase de démarrage, PRI propose des subventions d’un montant de 100 000 à 200 000 euros. Par contre, pour les phases d’industrialisation, l’aide se transforme en avance remboursable pouvant aller jusqu’à 500 000 euros. Ici aussi, la Région insiste sur la réactivité du dispositif : « En moyenne, les entreprises auront une réponse en trois mois après avoir déposer un dossier », promet Fabienne Audonnet.