Transformation digitale et environnementale
Le deuxième chantier de la Région s’attaque aux transformations numériques, environnementales et industrielles. Sur le volet digital, la collectivité consacre 500 000 euros pour accompagner 250 TPE de mois de vingt salariés. Pour ce faire, elle s’appuie sur « My digital coach », un outil d’aide à la transformation numérique. « Il s’agit de permettre aux entreprises de la région de bénéficier d’un accompagnement expert sur toutes les thématiques de la transformation numérique », explique Gino Bontempelli, chef de service Smart Région. Cette formation s’articule essentiellement autour de trois piliers : le développement du e-commerce, la cybersécurité et les outils métiers collaboratifs. Cet accompagnement est réalisé par un réseau de partenaires, essentiellement les chambres consulaires, qui réalisent un pré-diagnostic pour déterminer les besoins de l’entreprise. Ensuite, elles sont dirigées vers des experts de chaque sujet. La région a passé des marchés publics avec des entreprises du secteur numérique comme Sopra Steria, Vaniseo ou encore Guardea.
Reconquête industrielle
La crise du coronavirus a également révélé la nécessité de relocaliser notre production industrielle. La Région Sud intègre ce besoin à son plan de relance avec son chantier n°3 intitulé « favoriser la reconquête industrielle, l’implantation de nouveaux projets dans nos filières d’avenir ». Pour soutenir les investissements industriels, la Région engage 20 millions d’euros pour doubler l’effort consenti par l’Etat sur les appels à projets en faveur de l’industrie. Dès la fin du mois de juillet, l’Etat a lancé des appels à projets dédiés aux secteurs automobile et aéronautique et début septembre, avec le plan de relance, deux nouveaux appels à projets ont été mis sur la table. Le premier a été baptisé « soutien à l’investissement industriel dans les territoires » avec une enveloppe de 150 millions d’euros allouée au niveau national. « Ces fonds doivent être distribués d’ici la fin de l’année. Il va donc falloir aller très vite », prévient Gilles-Olivier Bernard, directeur du développement et du financement des entreprises à la Région Sud. Les projets doivent être déposés avant le 17 novembre prochain. Cet appel adresse des projets d’un montant minimum d’investissement de 400 000 euros pour de la création d’usine ou de la modernisation d’outil industriel. Les dossiers sont instruits par Bpifrance qui vérifie la solidité financière avant de valider l’aide.
Le deuxième appel à projets lancé par l’Etat se nomme « Soutien à l’investissement dans les secteurs stratégiques pour la résilience de notre économie » : « La crise a conduit à démontrer que nous avions une certaine dépendance industrielle vis-à-vis de certains fournisseurs extra-européens. L’Etat a donc décidé de renforcer les investissements industriels dans des secteurs considérés comme stratégique : le médicament, la microélectronique ou encore l’agroalimentaire », explique Gilles-Olivier Bernard. Ces projets sont encore plus importants que pour l’appel à projets précédent avec une assiette d’un million d’euros minimum.
Pour apporter son aide financière, la Région Sud peut s’appuyer sur plusieurs outils qui existent déjà et qu’elle a renforcé dans la cadre de la crise sanitaire. Le premier est Région Sud Garantie qui bénéficie de co-financement du Feder et propose de garantir des prêts jusqu’à 80% auprès de banques (contre 70% avant la crise). Le deuxième est Région Sud Attractivité qui concernait jusqu’ici essentiellement l’implantation d’entreprises exogènes « mais on s’est rendu compte qu’il fallait aussi soutenir les projets locaux capables d’ancrer beaucoup d’emplois sur le territoire », indique Gilles-Olivier Bernard. Il intervient avec des subventions pouvant aller de 100 000 à 500 000 euros ou des avances remboursables jusqu’à un million d’euros.
Deux autres priorités sont affichées par la Région : 1. Doper l’activité des TPE et PME, promouvoir et valoriser notre savoir-faire local et notre terroir; 2. Booster l’international et l’attractivité du territoire. Au total, ce sont 18 meures qui ont été présentées le 15 octobre. Elles pourraient être encore complétées alors qu’un deuxième confinement a été mis en place en France par le gouvernement durant quatre semaines à partir du vendredi 30 octobre. Renaud Muselier, le président de la Région, tient d’ailleurs un point presse sur la crise, lundi 2 novembre en début d’après-midi. A suivre.
Christian Apothéloz et Richard Michel