Devant la salle Tino Rossi comble en ce jeudi 17 novembre, Michel Amiel, sénateur-maire des Pennes-Mirabeau, a pris la parole pour annoncer le grand invité de la soirée, Emmanuel Macron : « Je me sens à la fois heureux et fier, heureux car Emmanuel Macron a choisi le département des Bouches-du-Rhône et plus spécifiquement ma commune des Pennes-Mirabeau pour son premier déplacement en tant que candidat à l’élection présidentielle ». L’édile des Pennes-Mirabeau déclenche les acclamations de la foule lorsqu’il annonce qu’En Marche vient « de dépasser les 100 000 adhérents » et, au moment de conclure son introduction, il déclare : « Nous allons l’emporter en mai 2017 et on dira que c’est aux Pennes-Mirabeau que tout a commencé ».
«Je veux à partir d’aujourd’hui que nous incarnions l’espérance»
Emmanuel Macron présente ses idées à un public déjà conquis : « On ne changera pas le pays en stigmatisant l’étranger, le plus pauvre ou celui qui n’a pas réussi, le nécessiteux ». D’abord très calme, l’ancien ministre de l’Économie hausse rapidement le ton pour accompagner stature présidentielle, évoquant toutes les révolutions qu’il entend mettre en œuvre : «révolution énergétique et environnementale » , « révolution numérique », «révolution démocratique».
Galvanisant les «progressistes» (nom donné aux membres du mouvement En Marche), Emmanuel Macron évoque la notion de liberté sous tous les angles « Permettre à chacun de vivre de son travail, ça veut dire agir contre les discriminations, c’est avoir une vraie marge de manœuvre sur notre marché de travail, moins de norme, plus de liberté ». Sur la question du travail, M. Macron estime que « notre système s’est renfermé, s’est cloisonné, s’est momifié » et qu’il faut « laisser au dialogue social, sa place, la vraie, sur le terrain ».
Le néo-candidat à l’élection présidentielle souhaite réorganiser « l’ordre social construit merveilleusement au sortir de la Seconde Guerre mondiale » tout en précisant qu’il faudra « la même exigence, la même vision que ceux qui ont construit notre État providence ». Car, selon Emmanuel Macron, la liberté doit obligatoirement être liée à la protection : « On ne libérera pas notre pays si en même temps on ne protège pas ».
« Ici, dans ces terres, vous savez ce qu’est la place de l’Histoire »
L’ancien ministre considère qu’« ici, tous les défis de la société française, nous y sommes confrontés ». Il n’hésite pas à rebondir sur une anecdote survenue à son arrivée en gare Saint-Charles pour exprimer sa vision sur l’éducation « J’arrivais ce matin à Marseille, et j’ai vu des enseignants qui se plaignaient de ne pas avoir les moyens dans des établissements difficiles. On ne peut pas demander à l’école de corriger les inégalités si on a partout les mêmes moyens. Il faut laisser les enseignants faire plus librement, avoir des méthodes plus adaptées. Dédoubler les classes et même peut-être davantage. Si on ne corrige pas cette inégalité de départ, rien ne sert de parler la main sur le cœur de l’égalité comme principe républicain ».
Emmanuel Macron profite de ce premier meeting de campagne pour répondre aux attaques (notamment celle de Renaud Muselier) qui lui ont été lancées depuis son discours de Bobigny : « On nous dit que nous sommes un mouvement numérique, que je suis seul. Mais je ne connais pas aujourd’hui de mouvement ou de parti qui ait une telle dynamique». L’énarque de 38 ans se permet même de tacler les primaires de la droite et du centre, comparant leurs débats à ceux de «syndics de copropriété». L’homme présidentiel est lancé.
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