La préfecture des Bouches-du-Rhône vient de refuser définitivement le projet de la société Recydis, filiale du groupe Paprec à Rognac. Cette structure spécialisée dans le tri, le transit et le traitement des déchets dangereux, l’amiante notamment, a déposé le 20 avril 2017 un dossier de demande d’autorisation d’exploitation. Le groupe souhaitait s’implanter dans le quartier de la Grande Bastide, en face des bacs de stockage de LyondelBasell et à une centaine de mètres d’habitations. La demande portait sur une surface du site d’activité de 10 700 m2, la réception et le tri d’environ 15 000 tonnes par an de déchets dangereux (solides et liquides) et le traitement (déchiquetage) d’environ 500 tonnes par an d’emballages vides souillés.
Une victoire pour le maire de Rognac
La nature de l’activité était source d’inquiétude pour les habitants et la municipalité. Le maire Stéphane Le Rudulier (LR) voyait d’un très mauvais œil cette implantation : « Il s’agit de traitement d’amiante, sans compter le trafic autoroutier puisque l’on parle de 10 camions par jour en moyenne et surtout la proximité avec Les Barjaquets, indiquait le maire Stéphane Le Rudulier, à nos confrères de Maritima, à l’automne dernier. On a un bassin qui a souffert et qui souffre encore de la pollution. Il est temps pour Rognac de tourner la page des activités polluantes ».
Une enquête publique a été ouverte le 5 octobre. Pétitions, manifestations, mobilisation des associations locales, et prise de position à l’unanimité à l’occasion d’un conseil municipal extraordinaire en octobre contre le projet. En novembre dernier déjà, le commissaire enquêteur avait émis un avis défavorable sur ce projet, avançant des alertes écologiques et économiques importantes. Le préfet des Bouches-du-Rhône, Pierre Dartout a décidé de retoquer le projet en s’appuyant notamment sur ces éléments. Une décision également motivée par des orientations d’aménagements et de programmation de la commune de Rognac qui définissent le quartier de la Grande Bastide où est envisagé le projet Recydis, comme un quartier « pour l’aménagement d’un nouveau quartier résidentiel ».
Par ailleurs, le projet était situé dans une zone qui selon le règlement du PLU autorise uniquement « les installations classées pour la protection de l’environnement nécessaires à la vie des habitants ». Une victoire pour le maire de Rognac qui souhaite que sa commune change son image, associée depuis de nombreuses années aux sites pétrochimiques implantées sur l’étang de Berre. Stéphane Le Rudulier a toujours défendu un « développement économique raisonné par rapport au cadre de vie ».