Suite et bientôt fin dans l’affaire du rachat du quotidien régional La Provence ? Le conseil d’administration du groupe doit donner lundi 9 mai (réunion à 14h) sa position (agrément ou pas) concernant l’offre de Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM, sélectionnée pour récupérer les 89% de parts détenus par le Groupe Bernard Tapie (GBT). Si l’offre de reprise de CMA CGM est la seule retenue par le liquidateur judiciaire car « mieux-disante » – 81 millions d’euros contre 20 millions pour celle d’Avenir Développement, filiale de NJJ-, elle doit encore être validée par les membres du conseil d’administration, au sein duquel NJJ possède deux sièges (Anthony Maarek et Anne-Sophie Jahan). Or, en vertu des statuts de La Provence et d’un pacte d’actionnaires, NJJ peut, via une clause dite « d’agrément » (droit de veto), faire barrage à tout candidat au rachat des parts de GBT.
Ce droit, qui avait été contesté par les liquidateurs qui voulaient ne pas être empêchés de récupérer la somme maximale issue de la vente des actifs de GBT (placé en liquidation en 2020) a été rétabli 7 avril dernier par la cour d’appel d’Aix alors qu’il avait été suspendue en première instance. NJJ peut donc activer cette clause ou pourrait faire jouer le droit de préemption en s’alignant sur l’offre de CMA CGM. Dans les deux cas, de nouvelles étapes de procédures collectives et/ou judiciaires seraient ouvertes avec notamment l’hypothèse d’une contre-attaque de Rodolphe Saadé si son offre de rachat de La Provence était retoquée.
Rachat de La Provence : Jean-Christophe Serfati annonce son départ
La cour d’appel d’Aix-en-Provence dans son attendu observe qu’il faut attendre la décision du conseil d’administration pour évaluer si concrètement le trouble manifestement illicite invoqué par les liquidateurs, à savoir la contrariété aux dispositions d’ordre public de la la loi sur la procédure collective se matérialise dans le vote du conseil d’administration. Le cas échéant le trouble « pourrait être généré» et ainsi ouvrir la voie à une contestation. A moins que Xavier Niel décide finalement de jeter l’éponge. Une hypothèse que l’ensemble des protagonistes qui ont échangé avec le dirigeant fondateur du groupe Iliad, notamment lors de son passage mouvementé à La Provence ou lors de discussions postérieures semblent écarter totalement.
Jean-Christophe Serfati, l’actuel président du groupe, arrivé en juin 2017 à La Provence, a lui décidé de quitter l’entreprise au terme du processus.« J’ai envie de reprendre mes propres activités » confie à Gomet’ celui qui a conservé des titres qu’il avait développés avant son arrivée à La Provence, notamment Surface privée un journal d’annonces immobilières.
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