Le Conseil régional de l’ordre des experts-comptables (CROEC) a permis lundi 14 juin à 11 heures de confronter les listes candidates aux régionales sur leur programme économique. Jean-Laurent Félizia pour la gauche s’est fait attendre sans finalement arriver au Sofitel. Deux têtes de listes étaient présentes : Hervé Guerrera, occitaniste aixois historique, pour la Liste Oui la Provence-Òc per Provença et Jean-Marc Governatori, le leader niçois de Génération écologie, tête de liste L’écologie au Centre. Bernard Kleynhoff, président sortant de la Commission économie, industrie, innovation, nouvelles technologies et numérique de la Région Sud portait les couleurs de la Liste Notre région d’abord de Renaud Muselier, Franck Allisio, conseiller régional sortant, du Rassemblement national représentait la liste Construisons la France de demain, Caroll Boulanger, varois ancien de la Banque de France, représentait la liste Un notre monde, de Mikaël Vincenzi. Le débat était animé par Gaby Olmeta.
Quatre questions, avec chacune 90 secondes de réponses et une conclusion de Colette Weizman : le débat était chronométrique. Mais il est la seule agora en vue sur les questions économiques à la veille d’un scrutin décisif et il a permis de passer au crible les listes et leur programme.
« Le fameux quoiqu’il en coûte a parfaitement fonctionné ».
Colette Weizman
« Les experts-comptables sont au cœur de l’économie, a rappelé en ouverture Colette Weizman, les experts-comptables sont au contact de 95 % des entreprises. Nous constatons que la situation est moins sombre qu’on nous le dit, les entreprises font preuve de résilience, d’agilité et l’envie d’entreprendre est là. Le fameux quoiqu’il en coûte a parfaitement fonctionné ».
Décernons un premier prix de la banalité à la liste un Notre monde. Caroll Boulanger à chacune des quatre interpellations a porté à peu près la même réponse : « Il faut consulter on n’a pas de programme, nous ferons un état de lieux, nous avons besoin de liberté » . Même Gabriel Olmeta, l’animateur s’en lassait !
Deux intervenants connaissent manifestement l’institution régionale. Hervé Guerrera, ancien conseiller régional, élu d’opposition à Aix-en-Provence veut un référendum sur le nom de la région et considère la région comme le bon espace « pour réconcilier action publique et les citoyens ». Il milite pour un contrôle des aides et un conditionnement des soutiens au respect des normes environnementales. Il souhaite une gratuité des transports régionaux pour les jeunes et interroge le « choc de consommation » attendu dans l’après crise. « Que consomme-t-on ?» dit-il. Il faut des productions locales « à travers un nouveau modèle » .
Franck Allisio, ancien des Républicains, est le plus offensif et le plus aguerri. Manifestement le Rassemblement national n’est plus dans la posture protestataire, il se prépare à gouverner et il présente à chaque intervention un projet structuré et des mesures réalistes. Il gardera les orientations qui ont fonctionné et prend à plusieurs reprises exemple sur la région Rhône Alpes et les politiques de Laurent Wauquiez. Le RN veut « une région stratège » qui « déclenche des grands chantiers », qui développe les TPE avec « une économie enracinée dans la culture, le tourisme le patrimoine » et un label 100 % Paca pour les produits intégralement produits en région. Moderne, il veut « créer un campus de l’intelligence artificielle et de la blockchain ».
Jean-Marc Governatori est resté à distance du mécano des politiques régionales et il distribue sans compter. Il revendique une économie circulaire, « une société écologique qui crée plus d’emplois », « un revenu universel en échanges d’une activité d’intérêt général » avec la généralisation de monnaies locales. Il appelle de ses vœux une plateforme de financement participatif régional, méconnaissant manifestement l’expérience malheureuse de Provence Booster.
Bernard Kleynhoff défend son bilan
Bernard Kleynhoff avait le rôle difficile de celui qui joue à domicile, qui connaît la maison régionale, ses actions, ses limites et son histoire. Il a défendu son bilan avec les dispositifs nombreux mis en place pour passer la crise. Il s’est fait notamment le défenseur des patrons de boîte de nuit : « les clubs échangistes peuvent rouvrir, pas les boîtes de nuit. Pourquoi ? » . En réponse à Colette Weizman qui rappelle les 150 milliards d’euros d’épargne des Français, il plaide pour « le retour à la vie » pour « donner envie de vivre par la culture ».
Colette Weizman conclut au diapason. « Nous avons besoin de calme, de sérénité et d’espoir, dit-elle. La relance économique est là, nous sommes en train de sortir de la crise, il faut en sortir plus fort ! »
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