Invité dans le cadre du Forum économique rhodanien, qui s’est tenu vendredi 4 octobre dans les locaux du World Trade Center de Marseille, Loïc Fauchon, qui officie en tant que président du Conseil mondial de l’eau (dont les locaux sont basés dans la cité phocéenne), a donné une conférence intitulée « les évolutions digitales de l’eau au bénéfice de l’homme et de la nature ». Il en a profité pour donner son sentiment sur les problématiques de surexploitation des ressources naturelles, dont l’eau.
« Il faut parler de démographie et des villes »
Ancien président de la Société marseillaise des eaux, Loïc Fauchon préside le Conseil mondial de l’eau depuis 2018, une fonction qu’il avait déjà occupée de 2005 à 2012. L’occasion pour ce Marseillais d’interpeller dans le monde entier sur les enjeux qui pèsent sur la problématique de l’eau. Or en la matière, Loïc Fauchon possède une opinion nette : « En ce moment, on parle beaucoup de climat, sans doute un peu trop selon moi, là où j’insiste pourtant pour dire qu’il faut parler de démographie et d’accroissement des populations dans les villes. », déclare-t-il à Gomet’, à l’issue de la conférence.
Ainsi pour lui, le climat n’est autre que le « bouc émissaire de nos erreurs », ajoutant que « les problèmes que nous avons à régler aujourd’hui ne sont pas encore ceux du climat, mais déjà ceux de la concentration démographique dans la ville, avec toutes les difficultés que cela apporte ». Et notamment en matière d’approvisionnement en eau. « La croissance des méga-cités est un facteur de pauvreté, estime-t-il, qui appelle une croissance de la consommation des masses d’eau ». Et pas seulement dans les pays en développement précise-t-il, en rappelant qu’actuellement plus de 80 départements français sont concernés par des arrêtés de restriction d’eau – y compris les Bouches-du-Rhône.