L’affaire a fait grand bruit. L’annonce de la création d’une halte soins addictions (HSA) au 110 boulevard de la Libération (4e), censée accueillir dans un cadre sécurisée les consommateurs de drogue et rapidement rebaptisée “salle de shoot”, avait fait bondir les riverains et une partie de la classe politique. Le projet, porté par la Ville de Marseille et l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille (APHM), entre autres, a finalement été suspendu par le préfet de Région, début janvier. Le préfet Christophe Mirmand a néanmoins précisé lors de ses vœux à la presse, jeudi 18 janvier, que c’était le lieu d’emplacement, en plein centre-ville, qui avait poussé à la suspension et pas le fond du projet en lui-même.
Interrogé à l’occasion d’une conférence de presse lundi 5 février, le directeur général de l’APHM François Crémieux livre son sentiment sur la situation : « Ce projet est une nécessité. Les évaluations de l’Inserm ont démontré que c’était efficace pour réduire les risques et accompagner les gens […]. Avec nos partenaires, nous allons tout faire pour trouver un autre lieu. Pour l’instant, ce lieu n’a pas été identifié », explique-t-il.
« Il faut aller au plus près des consommateurs de drogues »
François Crémieux, directeur général de l’APHM
Il rebondit sur l’hypothèse d’installer cette HSA à proximité d’un hôpital, suggérée notamment par le président de la région Sud Renaud Muselier : « Il est vrai que cela s’est déjà vu, par exemple la HSA installée au sein de l’hôpital Lariboisière, à Paris. Mais le contexte n’est pas le même, ce secteur comporte de nombreux consommateurs de drogue. Nous n’avons pas cette configuration à Marseille, où les consommateurs sont éloignés des hôpitaux. À mon sens, il faut aller au plus près de ces personnes. Mais ce sujet peut être débattu » tempère ainsi François Crémieux. Une chose est sûre : la « salle de shoot » n’a pas fini de faire parler d’elle…
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