Le comité de pilotage de la Halte soins addictions (HSA) – un centre médicalisé dédié aux personnes toxicomanes – constitué de la Préfecture des Bouches-du-Rhône, de l’Agence régionale de santé, de la Ville de Marseille, du Tribunal judiciaire de Marseille et de l’AP-HM, a confirmé le 13 octobre l’implantation du dispositif au 110 Boulevard de la Libération (4e) à Marseille. Si l’adresse doit désormais faire l’objet d’une validation par arrêté du ministère de la Santé pour une ouverture prévue en 2024, elle suscite les critiques de l’opposition et de certains riverains.
Les HSA sont financées par le ministère de la Santé dans le cadre de l’arrêté du 26 janvier 2022. Ces centres médicalisés ont pour objectif « de compléter les actions déjà menées en matière de prévention et de promotion de la santé, de tranquillité publique et de prévention de la délinquance », explique un communiqué de l’association ASUD Mars Say Yeah / Ferry B qui porte le projet.
L’emplacement de la HSA à Marseille, issu d’une recherche foncière minutieuse de la Ville, correspond aux termes du cahier des charges national demandant d’être localisé à moins de 20 minutes à pied des principaux lieux de consommation. Cette proximité vise à sécuriser et à apaiser les riverains et les consommateurs.
Bruno Gilles (DVD) : « C’est sans doute le plus mauvais endroit de Marseille pour installer une salle de shoot »
Mais la pilule ne passe pas pour l’opposition. Après avoir organisé plusieurs réunions devant le futur local, une trentaine de contestataires se sont rassemblés devant le conseil municipal le 20 octobre pour interpeler l’adjointe à la santé Michèle Rubirola qui porte le projet depuis plusieurs mois. Parmi eux : Jean-Baptiste Rivoallan (Une Volonté pour Marseille) et l’élu Reconquête Stéphane Ravier.
[En direct] Un groupe d’habitants, d’élus de l’opposition et de professionnels de santé se sont réunis devant le conseil municipal de Marseille pour contester l’installation de la salle de shoot au 110 boulevard de la Libération pic.twitter.com/QvbGb4C6lT
— Gomet' (@Gometmedia) October 20, 2023
Le sujet est ensuite revenu sur la table au sein de l’hémicycle. « C’est sans doute le plus mauvais endroit de Marseille pour installer une salle de shoot : il y a aux alentours 14 établissements scolaires, soit 5 000 enfants qui pourraient être mis en danger à cause d’un toxicomane ou d’un dealer », déclare Bruno Gilles (divers droite). L’ancien sénateur pointe également le « manque de concertation » sur le choix du lieu.
La Ville campe sur ses positions
Michèle Rubirola, médecin de profession, défend néanmoins ce projet bec et ongles : « On suit les recommandations de l’Inserm d’être a côté des lieux de consommation. Ils ont validé le lieu (…) C’est un lieu médicalisé. Il y a des acteurs sociaux qui favorisent la réinsertion. Les toxicomanes sont des gens malades. Nous allons nous occuper des gens les plus fragiles ! » Le maire de Marseille, Benoît Payan, la soutient : « Nous irons au bout de cette procédure. J’espère que vous n’allez pas monter les Marseillais les uns contre les autres.»
Un dispositif de médiation doit être mis en place dès la publication de l’arrêté ministériel afin de faciliter l’installation de la HSA. En découleront plusieurs réunions publiques d’information pour répondre aux interrogations des riverains et des différents acteurs de proximité.
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