Plus de 100 start-up, incubateurs et investisseurs venus de 20 pays africains (Sénégal, Bénin, Afrique du Sud, Kenya, Nigeria, Côte d’Ivoire, Maroc, Egypte…) se sont donnés rendez-vous à Marseille, pour connecter l’innovation africaine et européenne. Après une première édition réussie en 2017, Emerging Valley, lancé par Samir Abdelkrim, fondateur de Startup-Brics, prend cette année une autre dimension. Il devient le premier événement à être officiellement labellisé par l’initiative présidentielle « Digital Africa ». Ce dispositif de soutien aux start-up africaines pour soutenir la dynamique entrepreneuriale sur le continent africain à travers le digital sera d’ailleurs officiellement lancé à l’occasion de ce rendez-vous.
C’est en rentrant d’un voyage de trois ans en Afrique, que Samir Abdelkrim, auteur du livre Startup Lions, décide de créer cet événement. « C’était logique. ça fait partie de l’ADN de la ville, de part son histoire, sa géographie, sa population… d’être cette porte d’entrée vers l’Afrique et vice-versa. Que l’Afrique trouve à Marseille sa porte d’entrée vers l’Europe et l’Occident ». La première édition a été l’occasion d’une prise de conscience, « d’ouvrir les yeux et de découvrir une Afrique dont les médias ne parlent pas. Pas celle des idées reçues mais celle d’une jeunesse qui innove et qui se prend en main, qui n’attend pas… De montrer une Afrique en plein essor. Une Afrique qui marche ! » Ruche de contacts et de talents, riche de sens et d’innovations, Emerging Valley n’est pas seulement « une exposition de start-up africaines. C’est aussi forger une communauté de destins autour de solutions entre les deux continents ».
L’innovation : « une nouvelle forme d’action au service du bien commun »
Sénégal, Togo, Ghana, Côté d’Ivoire, Kenya, Rwanda, Tunisie, Maroc… lors de son voyage initiatique, Samir Abdelkrim se sentait presque investi d’une « mission » : celle de comprendre et de promouvoir ceux qui transforment l’Afrique. « Ceux qui essaient de changer leur monde et leur quotidien, et se faisant transforment leur pays ». Dans beaucoup de pays africains où le régalien est absent, il a a été frappé par l’opportunité qu’offre le numérique aux entrepreneurs : « Ils s’en sont emparés pour résoudre des problématiques que l’Etat ne résolvait pas, dans l’éducation, l’énergie, dans la santé, dans la culture… ça m’avait fasciné de voir comment il y avait une nouvelle forme d’action au service du bien commun, assurée par les entrepreneurs eux-mêmes, là où l’Etat n’avait pas les moyens ou était défaillant ».
Au Kenya ou encore au Rwanda, l’innovation technologique sert même à créer de nouvelles infrastructures. « Par exemple, c’est au Rwanda que l’on a créé les premiers “drones-ports”, des aérodromes pour les drones qui permettent aux services publics de santé de délivrer des poches de sang ou des médicaments aux personnes malades ou accidentées dans les zones les plus reculées. Et c’est au Kenya que sont apparus les premiers tech hub… C’est véritablement en Afrique de l’est qu’il y a eu une première impulsion, mais il y a aujourd’hui, en Afrique de l’ouest, des écosystèmes en plein explosion. C’est au Nigéria que l’on compte, par exemple, le plus d’incubateurs, d’accélérateurs et d’espaces de co-working de toute l’Afrique (une soixantaine) alors qu’en 2010 il y avait moins de dix structures d’innovation. »
Du business et de réseautage
Emerging Valley est l’occasion de mettre en lumière cette Afrique 3.0, avec la spécificité de mettre le doigt sur des innovateurs, qui en résolvant des problèmes en Afrique, trouvent des solutions aux problématiques sur notre territoire dans des domaines tels que l’environnement, l’eau, la sècheresse, la santé… « Une application qui permet d’optimiser la gestion en eau dans la télé-irrigation au Sahel peut très bien s’appliquer en Provence. »
La labellisation « Digital Africa », a permis de sceller un partenariat avec l’Agence française de développement à travers le programme d’accélération pour les start-up africaines « Social and Inclusive Business Camp » qui sera présenté mardi 20 au Pharo. Des dizaines de conférences, sessions plénières, séances de travail… auront lieu pour partir à la découverte des champions de l’innovation africaine au Pharo mais aussi à thecamp. « C’est en soit un lieu d’innovation structurant qui peut être un lieu d’exploration d’un futur commun africain, méditerranéen, européen et d’incubation et d’accompagnement des innovateurs africain ». L’occasion de faire du business et du réseautage avec des investisseurs, VC et angles venus d’Europe, d’Afrique et de la Méditerranée.
Personnalités présentes :
Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat au Numérique, le professeur Frédéric Collart, vice-président de la Métropole Aix-Marseille-Provence, Jean Roatta, adjoint au maire de Marseille, Jean-Luc Chauvin, président de la CCI Marseille-Provence et de Provence Promotion, Laure-Agnès Caradec, présidente d’Euroméditerranée et en présence de quatre ministres africains du numérique : Arouna Modibo Touré, ministre de l’Economie Numérique et de la Communication du Mali, Ibrahima Guimba Saidou, ministre conseiller spécial du Président de la République du Niger, Papa Amadou Sarr, ministre, délégué général à l’entrepreneuriat au cabinet du Président de la République du Sénégal et Othman El Ferdaous, Secrétaire d’État chargé de l’Investissement auprès du ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Économie numérique du Maroc.
Une soirée Aix Marseille French Tech à La Coque :
Prélude à Emerging Valley, une soirée organisée par Aix Marseille French Tech a réuni lundi 19 novembre les participants à Emerging Valley et l’écosystème numérique de la métropole. Samir Abdelkrim est intervenu à cette occasion.
[Direct] Soirée #AMFT #DigitalAfrica à @LaCoqueNumeriq Intervention de @SamirAbdelkrim créateur d’ @emergingvalley pic.twitter.com/RzG3QZUgTY
— Gomet’ (@Gometmedia) 19 novembre 2018