Le temps où les facultés de lettres et de sciences humaines étaient considérées comme des universités de masse, aux effectifs pléthoriques, dont les débouchés ne préparent principalement qu’aux concours de l’enseignement et de l’administration, semble révolu. Cette image, Aix-Marseille Université s’emploie avec force à la gommer ces dernières années. Car c’est une réalité : l’université change ! La fac d’arts, lettres, langues et de sciences humaines (ALLS), à Aix-en-Provence en témoigne. Son campus s’est métamorphosé et sur son site trois bâtiments ouvrent des horizons nouveaux aux étudiants : la maison de la recherche – qui héberge une dizaine de laboratoires -, celui destiné au multimédia et le bâtiment « Porte » tourné vers les relations internationales. « C’est toute la partie visible de notre offre de formation », assurait, hier, le doyen de la faculté d’ALLS, Pierre-Yves Gilles, en ouverture de la Semaine Amu-Entreprise, justement dans ce bâtiment « Porte ». La partie un peu moins visible, c’est la professionnalisation accrue des formations proposées.
Avec la réforme LMD (Licence-maîtrise-doctorat) un effort important a été mené dans ce sens. « En 2015-2016, il y a eu près de 3 000 stages qui attestent des relations très fortes entre notre faculté et les entreprises », a souligné le doyen. « La présence d’étudiants stagiaires au sein de nos entreprises est une véritable valeur ajoutée qui leur permet de proposer de nouvelles questions, de nouvelles approches… Notre université s’est vraiment construite pour porter ce partenariat avec l’entreprise ».
L’université la plus importante du monde francophone
Ces liens doivent plus que jamais se renforcer pour s’inscrire sur la durée, dans une démarche « gagnant-gagnant », affirmait, quant à lui, Jean-Philippe Agresti, vice-président d’Amu en charge des partenariats avec le monde socio-économique. « Nos formations sont performantes, le monde de l’entreprise doit le savoir. Nous avons la chance d’avoir sur notre territoire, des entreprises de premier plan, dans toutes les filières, dans tous les secteurs, et elles ont la chance d’avoir l’université la plus importante du monde francophone, qui regarde devant, qui avance, qui veut jouer son rôle dans la cité et qui ne veut plus simplement être nombriliste et se regarder évoluer en cercle clos. »
Décloisonner les mondes, – devise de l’Union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône (UPE 13) – ouvrir les portes, c’est ce message qui a également été porté avec force, le soir même, à l’occasion de la cérémonie officielle. Cérémonie organisée symboliquement dans le lieu où la manifestation est née en 2013 : au palais de la Bourse, à la Chambre de commerce et d’industrie Marseille-Provence. « Accueillir la quatrième édition, c’est déjà constaté le succès », soulignait Caroline Sésia-Blanchet, représentante de la CCIMP. Chaque année, la Chambre est impliquée dans le comité de pilotage, lui permettant ainsi de participer au choix des thèmes, comme le sport ou l’attractivité métropolitaine, cette année.
Amu-Entreprises: une vision collective pour une équipe qui gagne
Avec Marseille capitale européenne du sport, en 2017, ce sujet était forcément d’actualité mais au-delà, Amu et CCIMP ont signé une convention de partenariat pour promouvoir l’innovation du Technosport d’Amu notamment, dans un projet commun de créer un cluster métropolitain sur le thème du sport.
Jouer en équipe, « avancer de manière collective », c’est le souhait du président d’Aix-Marseille université, qui avec sa “team” a l’ambition de faite de cette université « un acteur essentiel du développement économique du territoire. Et pour cela nous essayons d’être attentifs à ce que nos missions soient en cohérence avec cet objectif. » Les trois premières éditions ont considérablement fait évoluer les relations entre la faculté et le monde de l’entreprise : « Aujourd’hui, on vient nous voir pour savoir comment prendre contact avec des étudiants de certains filières pour répondre à des besoins, reprend Yvon Berland, à l’initiative de cette manifestation. Il y a des grandes sociétés de notre territoire qui, régulièrement, prennent contact avec nous parce que lors de la Semaine Amu, ils ont découvert des étudiants et des compétences qu’ils ne connaissaient pas ».
Parmi ces entreprises convaincues du « décloisonnement entre les différentes entités », Airbus Helicopters. Une première participation à la Semaine Amu, comme une mise en lumière « des profondes relations entretenues en continue depuis des années », soulignait Jean-Marie Trabucco, à la direction industrielle d’Airbus. Représentant également l’UPE 13, il a rappelé « que c’est l’université qui forme nos compétences et nos salariés de demain. Nous avons tout intérêt à comprendre l’offre de formation, et éventuellement l’améliorer si l’on considère qu’il y a des lignes à faire bouger. Une de nos responsabilités, c’est aussi de faire en sorte d’être en capacité d’intégrer au-delà des grands groupes les besoins des petites et moyennes entreprises ainsi que l’évolution des métiers car on est dans un système qui va très vite et on se doit d’être capable de s’adapter ». S’adapter au monde qui change. La Semaine Amu Entreprises est riche de nombreux rendez-vous à suivre tout au long de la semaine sur Gomet’. Go !
Lien utile :
Le programme complet de la Semaine Amu Entreprises.
Reportage réalisé en partenariat avec Aix Marseille Université.