Si la culture du vélo progresse dans la mentalité provençale, Marseille n’est pas encore capitale en la matière. Le manque de pistes cyclables est le reproche le plus exprimé par les usagers. D’ici là, quand on voit le choix et la performance des vélos d’aujourd’hui, comme ceux d’hier pour les nostalgiques et amoureux de la petite reine, il est difficile d’y résister. Tant mieux ! Gomet’ est allé faire son shopping vélo dans trois boutiques spécialisées.
1. Montage à la carte et restauration vintage chez Road Art
Si vous retrouvez votre vieux vélo à la cave ou au grenier, ne le jetez surtout pas : plus il est ancien, plus il a de chance d’être remis sur route grâce à Thomas. Et quand on entre dans la boutique Road Art, rue d’Italie (6e), on ne peut qu’admirer sa collection colorée de cadres, de selles et de cintres route assortis … C’est bon de revoir ces looks vintage ! « J’ai près de 5 000 marques en pièces détachées, neuves, depuis 1960 », explique Thomas. Et c’est ce qui fait la réputation de la boutique, présente également sur le net, attirant ainsi une clientèle nationale et étrangère.
Vélo de course ou de randonnée, pour des trajets de 200 à 4 000 kilomètres, Thomas est connu pour son sur-mesure. « Tout sauf du VTT » : ça a le mérite d’être clair. « On travaille comme faisaient les anciens et on fait justement ce que les autres ne font pas, précise-t-il. Ça arrive qu’un Parisien commande sur le net, débarque avec son vélo du TGV le lundi, le mardi, on effectue les changements en boutique, l’après-midi, on l’emmène faire un essai aux Goudes et le soir, il repart en train avec. »
Plus le vélo est léger et hautement technologique, plus le prix sera conséquent, il peut varier entre 400 à 15 000€, mais là, « c’était un caprice d’un client qui souhaitait alléger au maximum un Brompton (célèbre marque de vélo pliant ci-dessuus, ndlr). On est passé de 12,9 kg à 5,1 kg. ». Le modèle Merckx ci-dessous avec cadre profilé et surtout roues à haut profil coûte 6 900€, « les coureurs de Tour de France utilisent ce type de vélo » conclut-il.
2. Les familles ont leur boutique avec Cyclable
Si la première boutique Cyclable, ouverte à Marseille en 2013, boulevard Rabatau (8e), s’est spécialisée dans les pratiques pointues telles que le VTT, celle de la rue de Rome (6e), créée en 2015, a choisi une niche en développement : la famille. Pour preuve, les impressionnants modèles exclusifs de vélos dits cargo de la marque Yuba dont l’arrière, rallongé, peut accueillir des charges utiles jusqu’à 140 kilos comme deux sièges enfants ou des sacs de voyage et tentes… « Doté d’un moteur électrique Bosch, il est également adopté pour les livraisons au cœur de la circulation urbaine », souligne Romain Marcille, reponsable de la boutique. Le bipoteur Arrow Urban, venu des Pays-Bas, plaira également aux parents soucieux de changer de mode de déplacement car sa caisse avant peut accueillir un banc pour deux enfants avec ceintures de sécurité ; nombreuses options ou accessoires sont disponibles comme l’adaptateur pour Maxicosi, tapis de sol, tente de pluie… Et là aussi, la caisse des enfants peut être remplacée par une caisse utilitaire. Autre créneau de Cyclable : la randonnée et le bike packing ou l’art d’adapter les sacoches au modèle de vélo.
Enfin, pour les enfants, un choix de vélos et équipements intéressants. On y retrouve la fameuse draisienne, ou vélo sans pédales, pour un apprentissage ludique à partir de 2 ans. Et pour les plus petits encore, dès qu’ils savent marcher, ils peuvent désormais s’amuser avec le spherovelo Juno d’earle Rider, à aller dans tous les sens, voire même des dérapages contrôlés dès qu’ils ont pris de l’assurance.
3. Ville, VTT, pliant… tout Au Vélo électrique
Avec, en magasin, quarante marques et deux cent cinquante modèles de vélos électriques ainsi que toutes les marques de moteur actuellement sur le marché, Au Vélo électrique, rue Raphaël Ponson (8e), porte bien son nom puisque, vous l’aurez compris, c’est sa spécialité. L’enseigne fait partie du réseau Veloland « c’est pour cela que nous avons autant de choix et du haut de gamme » précise son directeur, David Zannoni, et, pour le client, un service après-vente sur place – reconnu magasin expert Bosch – et d’autres commodités comme le financement ou l’assurance. Alors comment choisir son vélo électrique ? Avec David Zannoni, il y’a de quoi devenir un expert en la matière. « J’explique à tout client les quatre critères essentiels pour bien choisir : la vitesse, la famille de vélo, la technologie du moteur et la transmission.
La vitesse est, en effet, un premier critère important car jusqu’à 25km/h, le vélo à assistance électrique (VAE) reste un objet de plaisir, pour le travail travail ou les loisirs, juridiquement tout va bien.Par contre, de 25 à 45 km/h, les VAE sont assimilés, en France et en Europe, à des cyclomoteurs. On les surnomme d’ailleurs des deviennent des Speed Pedelec et avec, l’obligation d’une plaque d’immatriculation, d’une carte grise, d’un casque homologué pour cette vitesse et d’une assurance Responsabilité civile. La donne n’est plus la même… sans oublier que ces vélos n’ont pas le droit d’utiliser les pistes cyclables.
Autre critère essentiel pour choisir à bon escient, notamment dans des vallonnées comme Marseille, la technologie du moteur et les capteurs de rotation. « Avec un capteur de rotation simple, on monte la rue Paradis, mais pas les hauts de Périer. Avec un moteur à multicapteurs, on grimpe toutes le montées et la mise enroule est feutrée et progressive » explique David Zannoni. Le prix varie également : à partir de 1 099€ dans le premier cas et à partir de 1 699€, dans le second et jusqu’ à… 2 999€ pour une boîte de vitesse automatique, 5 199€ pour le Speed 45km/h de Moustache…
Ce marché, aujourd’hui mature, trouve de nouveaux leviers de développement au niveau des performances, de l’autonomie, notamment, puisqu’aujourd’hui un VAE peut atteindre 200 km d’autonomie sur du plat, de la courroie crantée qui ne nécessite plus aucun entretien, du pneu increvable paraît-il très sollicité par la gent féminine… Et à David Zannoni de préciser : « Jusqu’à présent, les femmes représentaient 80% de ma clientèle, car c’était surtout pour de l’usage urbain. Avec les VTT électriques, on est passé à 50-50 et cela représente désormais la moitié de mon chiffre d’affaires. » Et les vélos pliants, comme le Brompton ou le Solex, qui se déplie en accordéon et ne fait plus que 18 kg, ont-ils du succès ? « C’est plus demandé pour les vacances et lorsqu’on ne peut vraiment pas stocker un VAE, mais pour l’intermodalité, les usagers vont plutôt choisir la trottinette électrique », conclut David Zannoni.
Désormais c’est à chacun son vélo mais l’essentiel reste de s’y mettre !
(crédits photos ©Dominique Villanueva)
> Une prime de 200 euros pour tout achat d’un vélo à assistance électrique :
Jusqu’au 31 janvier 2018, l’État offre une prime de 200€ pour encourager les Français à choisir une mobilité douce. Les vélos à assistance électrique, les 2 ou trois roues, comme les trottinettes électriques ou les gyropodes, les quadricycls à moteur électrique sont concernés à condition de ne pas utiliser de batterie au plomb et d’une puissance maximale nette du moteur inférieure à 3kmW. Pour l’obtenir, après achat : www.asp-public.fr
> Attention : la prime de l’État est exclusive, elle ne peut se cumuler avec d’autres primes comme celles que proposeraient certaines collectivités.
En 2015 et 2016, Marseille Provence Métropole offrait une prime jusqu’à 400 €,et 250 € de la part de la Ville d’Aix-en-Provence. Celles-ci n’ont pas été reconduites en 2017 ; la Métropole devrait prendre le relais mais aucune décision n’a été prise à l’heure actuelle.