Salariés, jeunes, retraités, enseignants, personnels hospitaliers, cheminots… Ils se sont mobilisés ce 22 mars 2018, pour défendre leur statut et réclament un service public de qualité. A l’appel de l’ensemble des syndicats de la fonction publique (CGT, FO, FSU, CFTC, Solidaires, FA-FP et CPE-CGC) ce sont environ 10 000 personnes qui ont défilé du Vieux-Port à la place Castellane, à Marseille, sous les drapeaux de la CGT, du Parti communiste ou encore de la France Insoumise.
« A l’heure où plus de trois français sur quatre estiment que le gouvernement et le président de la République mènent une politique injuste, quelle meilleure réponse au gouvernement que cette mobilisation de grande ampleur, souligne Jérémy Bacchi, secrétaire général du PCF13. C’est pourquoi nos propositions de réduction du temps de travail pour atteindre les 32h hebdomadaires, le retour de la retraite à 60 ans et à taux plein, la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale, sont des mesures qui peuvent contribuer à lutter efficacement contre le chômage, et par conséquence dégager de nouvelles recettes au travers des cotisations sociales pour nos services publics. »
Invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC/BFM TV jeudi 22 mars, Jean-Luc Mélenchon a réitéré sa volonté « d’une démonstration de force collective » en ce jour de grève, et a exprimé son entier soutien aux cheminots et fonctionnaires. La France « entre dans un moment de souffrance », avec les grévistes qui vont « perdre des journées de salaires » et « la vie quotidienne de millions de gens (qui) va être perturbée par la grève », a-t-il également déclaré dans le cortège parisien. Le député de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône a également appelé à organiser « une grande marche un week-end pour être dans l’action tous ensemble ».
Avant de rejoindre le cortège, les cheminots s’étaient rassemblés sur le parvis de la gare Saint-Charles pour dénoncer la volonté du gouvernement de réformer la SNCF par ordonnances, en la transformant en société anonyme et en abandonnant le statut de cheminot à l’embauche. Le trafic des TER était notamment perturbé avec un TER sur trois en circulation. Les cheminots vont rester mobilisés à partir du 3 avril. Un préavis de grève a été déposé. Sa reconduction sera votée chaque jour en assemblé générale, les cheminots demandant le retrait simple de la réforme.
Face à ce test social d’envergure, le gouvernement a réitéré sa «très grande détermination à poursuivre les transformations », selon le porte-parole Benjamin Griveaux. Sur la SNCF, «notre préoccupation est de nous assurer que les fils du dialogue et de la concertation sont toujours là ». C’est la deuxième fois depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron que les agents publics se mobilisent. Le 10 octobre, ils avaient été des centaines de milliers dans toute la France à défiler contre la suppression annoncée de 120 000 postes, le rétablissement du jour de carence et le gel des salaires.