A cause de l’arrêt de la raffinerie de Total, le site de la Mède va perdre 180 postes. Le groupe pétrolier préfère mettre en avant la sauvegarde de 250 emplois avec son nouveau projet de bio-raffinerie mais les pouvoirs publics lui demandent tout de même de faire un effort pour compenser la baisse des effectifs. Lundi 13 février, l’État, la Région Paca, la Métropole et Total ont signé en préfecture une convention de développement économique et social qui engage le groupe à investir dans le tissu industriel local. Total y promet d’investir 5 millions d’euros dans différentes actions en faveur de l’emploi, « un sujet sur lequel nous travaillons depuis avril 2015 », assure François Bourrasse, directeur de la plateforme de la Mède.
Un soutien à Piicto et peut-être à Henri Fabre
La convention, conclue pour une durée de trois ans, cible prioritairement les communes du pourtour de l’Étang de Berre, depuis Fos-sur-Mer à l’Ouest jusqu’à Vitrolles à l’Est et depuis Châteaneuf-les-Martigues au Sud jusqu’à Berre au Nord. En matière d’initiatives en faveur de l’emploi local, elle prévoit par exemple que les futurs projets industriels du groupe favorisent les sous-traitants du territoire. Total s’engage également à participer plus activement au développement du projet Piicto. Ce soutien pourrait s’étendre à d’autres plateformes comme Henri Fabre ou à la création d’autres pépinières d’entreprises, « un appui qui sera à étudier au cas par cas », précise le texte.
Total doit attirer de nouveaux projets industriels
La transformation du site en bioraffinerie va certainement libérer du foncier et l’État et les collectivités attendent du pétrolier qu’il facilite l’implantation de nouveaux investisseurs à la Mède. Dans la même veine, l’accord prévoit que Total apporte un appui technique aux projets d’implantations industrielles sur tout le territoire. L’article 5 de la convention prévoit le financement par Total Développement de subventions à des projets d’entreprises sélectionnés en partenariat avec les pouvoirs publics. Afin de compenser une éventuelle perte d’activités des sous-traitants de la raffinerie, un fonds de soutien visant à développer leurs activités vers d’autres marchés est créé. Enfin, une antenne de Total développement régional a été créé à la Mède pour la mise en œuvre des différentes actions de cette convention.
« On ne va pas payer deux fois »
« Les grands port du nord de l’Europe parviennent à faire leur transformation industrielle, nous devons également y parvenir », a déclaré le préfet de Région Stéphane Bouillon en parlant du projet de bioraffinerie de Total. « On a déjà commencé à le faire avec l’aéronautique et la logistique, il va falloir suivre avec l’énergie, la sidérurgie et la cimenterie », a-t-il poursuivi. Si le Préfet se félicite de cette convention en faveur du développement de l’emploi, il insiste tout de fois sur le fait que « c’est Total qui paye. Ce n’est pas un groupe en difficulté… On perd déjà de l’activité, on ne va pas payer deux fois en plus », prévient-il. Si l’État comprend les enjeux auxquels doivent faire face les industriels, il assure qu’il se montrera vigilant sur les conséquences potentielles sur l’emploi local.
Consultez la convention dans son intégralité sur ce lien