Gomet’ Media, attaché à la vitalité du débat local, ouvre régulièrement ses colonnes à des chroniques et tribunes de contributeurs extérieurs. Aujourd’hui nous relayons l’appel, transmis par Sébastien Barles, militant écologiste, adjoint à la Transition écologique de la Ville de Marseille, pour une liste d’union des gauches et des écologistes sur l’arc Nouveau Front Populaire, pour les élections municipales 2026 à Marseille.
L’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée, dépassant de plus de 1,5 °C le ni- veau préindustriel. Les phénomènes extrêmes ont émaillé l’année, tragiquement, ainsi que les guerres menées par des pouvoirs extrémistes.
Le capitalisme néo-libéral n’a eu de cesse d’accentuer la prédation des ressources, dans un monde en surchauffe, et pour ce faire nécessite des pouvoirs de coercition des populations de plus en plus forts. Une vague brune mondiale accompagne l’émergence et le renforce- ment de pouvoirs autoritaires, puisant leur force de l’affaissement de la puissance publique. Le retour au pouvoir de Trump, aux Etats-Unis, consacre ainsi tout la fois la victoire des idées d’extrême-droite et du capitalisme numérique/capital cloud.
Alors que l’Union européenne résiste mal à la vague brune, l’alliance électorale et program- matique que les forces de gauche et écologiste ont scellé en France dans l’urgence sous le sigle de Nouveau Front Populaire leur a permis d’arriver en tête au soir du second tour d’élections législatives provoquées par une dissolution de convenance. Le NFP a été un élément crucial dans la mobilisation citoyenne contre l’extrême-droite, et l’existence d’un front républicain déserté, et affaibli par la droite et une partie du camp présidentiel.
Dans la période, le Nouveau Front populaire est à la fois un choix stratégique et un outil de transformation. Son programme rompt avec les renoncements de la gauche libérale, renoue avec une grande exigence de justice sociale, et place la crise climatique au centre. Cette exigence a rendu la mobilisation possible, le rassemblement sans contenu ne suffit pas.
A Marseille, cette dynamique a été déterminante (avec notamment une formidable mobilisation de la Réserve citoyenne), elle permit l’élection de quatre députés.
En ce mois de janvier, consacré à la formulation et la présentation de voeux, il est important à nos yeux d’indiquer comment nous souhaitons que cette belle alliance se déploie et s’ancre dans notre ville avant de s’incarner lors des futures échéances locales et nationales.
Elle est un rempart face au repli identitaire, et au discours de haine qui est le fond de com- merce de l’extrême-droite, qui a déjà cannibalisé en partie l’ancienne droite. Cette menace doit être prise au sérieux, elle se nourrit des fractures et des fragilités de notre ville.
Marseille est à un point de bascule. Deux destins antagonistes lui font face. Celui d’une ville qui tombe dans le repli identitaire et dans l’escarcelle du RN ou d’une ville qui se réinvente autour d’un récit singulier fondée sur de nouvelles solidarités, de nouvelles coopérations avec la Méditerranée et l’Afrique. Ville populaire et cosmopolite, elle doit forger son destin dans l’innovation démocratique, sociale et environnementale et la double exigence de la jus- tice sociale et la justice climatique.
Bâtir ensemble un projet et une vision partagée pour Marseille après un premier mandat d’assainissement et de réparation est une nécessité pour enfin transformer la ville.
C’est à cet objectif que nous voulons consacrer l’année 2025 : lancer des chantiers d’espoir en commun, conditions de futures victoires en 2025 et 2026.
Puisse cette union des gauches, des mouvements citoyens et sociaux et des écologistes être notre talisman dans la préparation des futures élections municipales.
Premiers signataires :
Olivier Agullo, enseignant chercheur Aix Marseille Université, ex élu écologiste de Marseille. Sébastien Barles, adjoint au maire de Marseille, militant écologiste. Jean-Luc Bennahmias, ex-secrétaire national des Verts. Théo Challande-Névoret, adjoint au maire de Marseille, écologiste. Karim Djebali, responsable écologiste Marseille Nord. Nouriati Djambae, conseillère municipale et départementale, écologiste. Lydia Frentzel, conseillère municipale et métropolitaine, écologiste. Nassurdine Haidari, président du Cran Paca, ex-élu de Marseille, militant écologiste. Hassen Hammou, ex-porte-parole d’EELV Paca. Prune Helfter-Noah, conseillère métropolitaine, écologiste. Fabien Pérez, président du groupe écologiste et pluriel au conseil municipal de Marseille. Alexandre Rupnik, adjoint 4e secteur de Marseille, écologiste. Pierre Semeriva, conseiller d’arrondissement du 5e secteur, ex-vice président de la Communauté urbaine Marseille-Provence. Aicha Sif, adjointe au maire de Marseille, militante écologiste.
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