Les patrons phocéens qui penchent pour le Printemps Marseillais sont peu visibles. Ceux de l’establishment s’étaient engagés dans les structures « d’experts » de Martine Vassal au printemps 2019. Johan Bencivenga, président de l’UPE 13, avait cru durant l’été pouvoir revendiquer une investiture du parti présidentiel. Certains sortent de l’ombre pour choisir « la modernité », « l’anticipation » et défendre « la transition écologique, sociale et économique de la métropole ».
Bertrand Bigay cofondateur de P. Factory, François Ranise membre du Medef, patron d’une entreprise de travaux en hauteur, David Ben Haïm, cofondateur d’Ici Marseille, engagé vers la liste EELV, Yann Le Fichant, directeur d’une maison d’édition, Nicolas Romain, fondateur d’Iconik, ancien président du pôle Primi, ont signé l’appel que nous publions ci-dessous qui reprend les 10 propositions économiques du Printemps Marseillais intitulé : « Métropole Aix-Marseille-Provence : Vers un printemps économique, écologique et solidaire ». Ils plaident pour une « Conférence territoriale permanente de l’économie et de l’emploi », qui décloisonne et réunit les acteurs du territoire : Ville, État, entreprises, clusters etc. pour mettre en œuvre un plan d’action pour notamment « penser la relocalisation de projets industriels et agricoles à l’échelle du territoire ». Leur tribune (*) est ici.
Logements indignes, écoles insalubres, un quart de la population sous le seuil de pauvreté, le niveau de qualification le plus bas de France et celui de sortie du système scolaire le plus élevé, un chômage supérieur à la moyenne régionale et nationale : à Marseille, certains besoins fondamentaux ne sont toujours pas assurés. Au-delà des conditions de vie de ses habitants, l’attractivité de la deuxième ville de France en pâtit. Face à une crise inédite, notre responsabilité commune d’acteurs politiques et économiques est immense.
Loin des clivages, nous, acteurs économiques, avons besoin que les conditions propices à notre développement soient réunies. Pour créer des emplois, les entreprises ont besoin d’infrastructures et de services publics modernisés et prenant en compte les besoins de tous nos concitoyens – et des femmes en particulier
Repenser un projet de territoire dynamique et résilient
Il faut s’appuyer sur l’ensemble des acteurs économiques pour repenser un projet de territoire dynamique et résilient, allant des grandes locomotives métropolitaines aux PME et TPE, en passant par l’économie sociale et solidaire, Marseille et sa Métropole accueillent une cinquantaine d’acteurs économiques dont le chiffre d’affaires dépasse les cent millions d’euros par an. Symboles d’attractivité pour le territoire et vivier d’emplois, ces entreprises ont besoin d’un dialogue renforcé avec les pouvoirs publics. Demain, elles doivent être accompagnées dans tous leurs projets à impact positif pour le territoire.
Face à la crise, la commande publique doit être un levier essentiel de la relance. Durant le mandat, des moyens importants doivent être consacrés à la rénovation thermique des bâtiments publics et à la rénovation des écoles marseillaises. Les clauses environnementales et sociales des marchés publics, l’allotissement des marchés publics, doivent permettre d’associer les PME, les artisans et les entreprises d’insertion.
Il faut que l’innovation économique, sociale et environnementale soit au cœur de la Métropole de demain
La crise a révélé notre vulnérabilité face à la mondialisation des échanges et notre dépendance dans un certain nombre de domaines. Il est donc urgent de repenser la relocalisation de projets industriels et agricoles à l’échelle du territoire. Nous soutenons l’idée d’un Conseil de la production locale réunissant l’ensemble des acteurs économiques, qui aurait la charge d’animer une stratégie de relocalisation de l’économie en y associant l’ensemble des territoires métropolitains – y compris ruraux. Ses priorités pourraient être la structuration et la fertilisation croisées des principales filières de l’économie métropolitaine, l’accès au foncier et le développement des circuits courts.