Alors que la campagne municipale s’enlise autour des accusations de fraude qui touchent le camp de la candidate LR Martine Vassal, la gauche réunie dans le Printemps marseillais tente de séduire sur des thèmes de fond. Trois jours après avoir invité les entreprises à exposer leurs attentes, la liste conduite par Michèle Rubirola dévoile 10 convictions, avec pour objectif de « régénérer l’économie » de la cité phocéenne.
Concilier économie et écologie, le défi du Printemps marseillais
Rassemblement de partis (PS, PCF, LFI, EELV) et de collectifs citoyens, le Printemps marseillais comprend dans son essence des tendances plurielles. Or s’il est bien un sujet qui peut faire débat entre ses différentes parties prenantes, c’est l’économie. Trouver le bon curseur entre défense de l’emploi et transition écologique, tel est l’exercice réalisé par la liste emmenée par Michèle Rubirola – elle-même issue des rangs écologistes – avec la publication de 10 « convictions » en matière économique pour la cité phocéenne.
Le ménagement des différentes sensibilités y est palpable. Il est question d’urgence « à rebâtir des projets industriels et agricoles ambitieux à l’échelle du territoire » mais également de « gisements d’emplois à concrétiser dans la transition écologique ». De faire « retrouver son rang de capitale maritime » à Marseille, et de « développer la filière agro-alimentaire ». Des formulations qui conviendront aux militants du PCF ou de LFI, attachés à la défense de l’emploi industriel, mais également les sympathisants écologistes – plus friands de transition verte.
Les services publics au coeur du projet économique
« La vitalité de l’économie locale dépend directement de la qualité des services publics » : c’est le premier des 10 postulats formulés par le Printemps marseillais, qui entend « mettre la commande publique au service du territoire », et notamment des PME locales. « Les entreprises ont besoin d’infrastructures et de services publics modernisés et inclusifs » est-il ainsi écrit. Plus loin, il est question d’un « grand plan de rénovation des écoles et de rénovation thermique », pour un montant de 200 millions d’euros à l’échelle du mandat.
Faire de l’action municipale un levier économique, tel est le positionnement assumé, qui constitue un axe clivant entre la liste de Michèle Rubirola et les autres candidats à la mairie. Ainsi, s’il arrive au pouvoir, le Printemps entend installer une « concertation structurée et durable » au travers d’une « Conférence territoriale permanente de l’Économie et de l’emploi », qui serait « le cadre pour co-construire, dès les premiers mois, un plan d’action de mandature révisé annuellement ». Une concertation avec les acteurs du territoire qui se veut un aspect fort de ce programme économique.
Accompagner les forces vives du territoire
Une concertation dans laquelle le Port est cité comme un acteur essentiel. « Le Grand port maritime de Marseille est un acteur majeur du développement économique métropolitain » est-il écrit. « Le dialogue Ville Port doit se poursuivre et la Charte Métropole – Port doit être votée » exhorte ensuite le document, tout en appelant à « améliorer de manière significative ses impacts sanitaires et environnementaux ». Le Printemps marseillais dit également son souhait d’appuyer une « nouvelle génération d’innovateurs », via la relance d’un « Fonds pour l’Innovation Marseille-Provence d’au moins 20 millions d’euros ».
Or pas d’innovation sans des jeunes bien formés. « Marseille est clairement sous-qualifiée par rapport aux autres métropoles » est-il constaté dans le document, où il est question de « permettre à tous les Marseillais, notamment les plus jeunes, de se former aux métiers d’avenir », notamment via la formation de « 1000 apprentis par an ». Ainsi le Printemps marseillais dévoile-t-il à travers ces convictions un programme économique résolument ancré à gauche, dont le volontarisme affiché semble vouloir trancher avec le « marketing territorial de façade qui ne crée pas de richesses » qu’il impute à l’action de la majorité sortante. Il reste désormais 10 jours à Michèle Rubirola et à ses colistiers pour convaincre les Marseillais.
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